Voilà 11 ans qu’il est à la tête du PS… des Congrès en tant que Premier Secrétaire du Parti Socialiste François Hollande en a connu plus d’un ! Mais celui-là, son dernier en tant que premier secrétaire est vraiment particulier. Un sentiment de fin de règne, de page qui se tourne domine. Reims restera dans les annales des congrès socialistes, pour le pire comme peut-être pour le meilleur.
Vendredi, François Hollande a prononcé son dernier discours. Applaudi poliment, parfois sifflé, il a pourtant été brillant comme toujours ; il a une nouvelle fois appelé à l’unité des socialistes et au rassemblement, mais cette fois sa voix portait moins fort. François Hollande a fait l’erreur de prendre parti, de s’engager pour la motion Delanoe (effectivement la plus proche idéologiquement de sa ligne), mais comment peut-il alors rester le garant de l’unité quand c’est la motion de Ségolène Royal qui arrive en tête?
Et pourtant, le culte de la synthèse et du rassemblement aura marqué la carrière de François Hollande à la tête du PS : retour sur 11 ans à le tête du premier parti de France :
1997 : six mois après la victoire des socialistes à l’Assemblée après la dissolution, Jospin est premier ministre et laisse sa place de premier secrétaire du Parti Socialiste à François Hollande lors du Congrès de Brest. Déjà François Hollande insiste sur deux thèmes dans son discours : le respect du vote des militants et la rénovation du PS.
2000 : Congrès de Grenoble, Jospin annonce qu’il va inverser le calendrier électoral (la présidentielle aura lieu avant les législatives), Hollande approuve sans comprendre les implications d’un tel bouleversement institutionnel.
2001 : François Hollande est élu maire de Tulle et va passer son temps à jongler entre la vie parisienne de Solférino et la vie locale de sa mairie et de sa circonscription.
2002 : François Hollande racontera souvent son premier meeting à Limoges après le choc du 21 avril. Jospin annonce son “retrait de la vie politique” et il reste seul, seul maître à bord du navire PS en pleine tempête.
2004 : c’est l’année des succès pour Hollande avec le ras de marée des régionales et la victoire du OUI lors du référendum interne sur la constitution européenne.
2005 : le 29 mai marque un tournant et Hollande avouera que la victoire du Non au référendum marque un échec dans sa vie politique. Plus que tout c’est son refus de virer Fabius et les ténors qui ont fait campagne pour le NON, contre le vote des militants, qui marque le début de la fin pour François Hollande… Et la synthèse du Congrès du Mans lui sera toujours reprochée…
2007 : La désignation de Ségolène Royal par les militants était inévitable mais Hollande a eu du mal à la digérer, pris en étau entre sa compagne et sa culture jospinienne. Il ne saura pas mettre tout le parti socialiste en ordre de marche pour soutenir la candidate et c’est peut-être une des nombreuses raisons de la victoire de Sarkozy. La semi-victoire lors des législatives ne sera pas mis en avant par les médias, malgré l’investissement de François Hollande sur cette campagne.
2008 : la victoire des municipales est à peine soulignée tant les militants ont déjà la tête dans ce Congrès de Reims qui approche et qui doit trancher pour tourner la page de l’ère Hollande. Son engagement auprès de Delanoë signe comme un couac final sa carrière de premier secrétaire, alors que tout le monde reconnaît qu’il est un homme brillant, drôle et tellement solide pour avoir survécu 11 ans à la tête d’un parti où les égos brillants ne font que se tirer dans les pattes….
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