Réalisateur : Wong Kar-Wai
Année : 2008 Avec les réalisateurs asiatiques et souvent hongkongais, le moins que l’on puisse dire c’est qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre avec leur film. Wong Kar-Wai n’échappe pas à cette tradition. Et il l’a prouvé plus d’une fois, que ce soit avec In the Mood for Love(2006), 2046(2004) ou encore My Blueberry Nights (2007). L’idée du film (Dung che sai duk), il l’a eu en 1992. Il s’en est suivi une première version non aboutie selon les propos de Wai. 15 ans après, il nous revient avec sa version finale du film.
Question technique, rien à dire. Aucun détail n’est pris à la légère. Wong Kar Wai est un maniaque de l’esthétisme. Par exemple, lorsqu’il mélange le bruit strident du sable fin dans le désert avec la musique qui accompagne certaines scènes.
La direction photo est magnifique et les décors sont somptueux. Les images sont précises et chaque plan renvoi à un besoin précis. On s’en rend compte lorsque la rapidité et la vélocité des sabres dans les scènes de bataille épouse la musique d’ambiance. Ou lorsque la précision des images contraste progressivement avec le flou entourant les personnages notamment lorsque le réalisateur veut cacher les jets de sang.
Ashes of Time est forcement une histoire de vengeance. C’est aussi une histoire d’amour. Mais bien qu’on le devine des le début du film, un soudain enchevêtrement des évènements complique la compréhension et parfois agace. Il faut alors être patient.
Ouyang Feng, un tueur professionnel raconte son histoire et celle de Huang Yaoshi un de ses amis fidèles au milieu d’un triangle amoureux mortelle avec le couple Murong Ying and Yang.
Au delà des longueurs excessives, Le film nous entraîne dans l’univers à la fois historique et fantastique de la Chine continentale ou amour, amitié, dignité et honneur sont des qualités exclusives.
Bref, un film qui comblera les attentes des fans de Wong Kar Wai et peut-être même des amateurs du cinéma de Hong Kong mais qui troublera les non initiés.
En salle au Québec depuis le 7 novembre.