« Si on allait à Huelgoat ? » « Ah oui, tiens, ça fait longtemps »
Huelgoat fait partie des lieux qui nous sont familiers, qu’on n’a pourtant vus que quelques fois dans sa vie.
Pourquoi éprouve-t-on le besoin d’y faire un pèlerinage tous les quatre ou cinq ans ? Promenade dans les bois, frisson devant les gouffres, leçon de géologie…
En réalité, nous venons nous recueillir devant notre montagne effondrée. Une partie a été emportée à la mer, une partie demeure sur les monts d’Arrée, au Cragou ou au Ménez Hom. Mais l’essentiel a été ici englouti. Il n’est finalement pas bien grand, ce chaos granitique d’Huelgoat, mais la concentration de matière est extrême, et allez savoir à quelle profondeur, à quelles profondeurs, culmine notre montagne.
Même si c’est arrivé bien avant l’apparition de l’humanité, notre nature de montagnard est bien là, nos racines telluriques et célestes sont ici concentrées.
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