Il suffit parfois d’une simple odeur pour raviver en nous des souvenirs qu’on croyait oubliés. En effet, la mémoire olfactive est la seule mémoire en connexion directe avec notre « moi », sans aucun besoin d’interprète pour faire la corrélation : l’effet est immédiat.
La mémoire olfactive est la mémoire la plus ancienne chez l’être humain. L’olfaction est la première relation que le nouveau-né entretient avec son entourage, sa mère notamment. C’est grâce à la mémoire olfactive qu’il va pouvoir retrouver ses repères, reconnaître sa mère.
La mémoire olfactive est innée et indépendante des autres mémoires (visuelle, tactile, auditive). Une odeur peut, sans être associée à des souvenirs matériels, nous engloutir sous des flots de nostalgie parce qu’elle déclenche des émotions et des sensations (et éventuellement des images) puissantes avant même que nous n’ayons eu le temps de les étiqueter.
La mémoire olfactive est d’une grande longévité en comparaison avec les autres mémoires. En plus, elle n’a pas besoin d’être entretenue (l’olfaction si). Le nez engrange en permanence des images olfactives qui nous marquent d’avantage que les mots, les couleurs, les sons. C’est pour cette raison que les odeurs font, généralement, partie des souvenirs les mieux retenus.
La corrélation entre les odeurs et les émotions ressenties expliquerait les choix de parfums qui diffèrent en fonction des individus, des étapes de la vie, même chez les jumeaux homozygotes (vrais jumeaux). En plus de la mémoire olfactive innée vient d’ajouter la mémoire olfactive « acquise », cette dernière constamment en évolution avec nos découvertes et nos expériences.
Le parfum alors devient plus qu’une simple odeur agréable qu’on porte sur nous. C’est une partie de notre identité révélant un passé mystérieux qu'on croyait oublié.
Illustratio: Parfum De Mémoire: Guy Langvin, gravure à la manière noire, peinture et photographie