Bosnie : le Centre Malraux en difficultés financières, appelle au secours
Le Centre culturel français André Malraux, créé il y a bientôt 15 ans à Sarajevo pendant la guerre de Bosnie (1992-95), a lancé un appel au secours en raison de difficultés financières, a-t-on appris samedi auprès de cette institution.
Le Centre Malraux "connaît aujourd'hui de graves difficultés", dit cet appel signé notamment par son directeur Francis Bueb et l'écrivain espagnol Jorge Semprun, qui préside l'association franco-bosniaque Paris-Sarajevo-Europe, gérante du centre.
"Malgré un bilan d'exception largement reconnu, malgré le soutien fidèle de très nombreuses personnalités des milieux artistiques, culturels et politiques du monde entier, la vie du Centre André Malraux se trouve aujourd'hui en danger", affirme le texte.
Figure incontournable de la vie culturelle de la capitale bosniaque, M. Bueb, a créé le Centre Malraux en 1994, pendant le siège de la ville.
Selon lui, le fonctionnement du Centre Malraux, qui emploie aujourd'hui une vingtaine de salariés, pour la plupart des Bosniaques est financé à environ 45% par l'Etat français. Mais ces subventions publiques "indispensables à son fonctionnement", sont en constante réduction depuis deux ans", selon le communiqué.
Au fil des ans, le centre s'est imposé comme un épicentre de la vie culturelle locale, notamment en organisant depuis neuf ans les Rencontres européennes du livre, en faisant venir chaque année en Bosnie des dizaines d'écrivains du monde entier.
"La situation en Bosnie est catastrophique aujourd'hui. C'est une bombe au coeur de l'Europe et j'espère qu'on ne s'en apercevra pas trop tard. On a de plus en plus besoin de l'Europe en Bosnie. Et le Centre Malraux est un symbole de cette présence", a déclaré M. Bueb à l'AFP.
L'Union européenne a lancé début novembre un ferme avertissement au dirigeants de la Bosnie, dénonçant notamment leur réthorique nationaliste.
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Source : lemonde.fr, le 15 novembre 2008