Architecture vernaculaire aux Marquises

Si dans nombre de civilisations les premiers habitats étaient circulaires, les 1ères traces de constructions font apparaître des plans de réalisations rectangulaires, édifiées sur des plate formes en basalte ou des monolithes de calcaire, les paepae. Ces plate formes étaient exhaussées du terrain naturel, généralement en pente, afin de protéger l’espace de vie des aléas du temps et les pluies torrentielles. On y accédait frontalement par des escaliers taillés dans des troncs d’arbre. Le fae ou fare était construit à l’arrière de la terrasse, par rapport au sens de la pente. L’habitation rectangulaire est délimitée par des poteaux d’angle, qui supportent toiture dissymétrique sur une panne faîtière. Cette toiture descend côté amont à la verticale jusqu’au niveau de la terrasse. Les espaces sont hiérarchisés, le fare est divisé en é parties dont le traitement du sol est clairement différencié, la partie nuit, formée de terre damée sur laquelle un lit de feuilles et de végétaux servira de couche, et une partie moins privée, côté terrasse, au sol pavé. L’espace avant était tapu, impossible d’imaginer de le souiller avec de la nourriture ou même de l’eau. On avait coutume de prendre ses repas à l’avant de la plate-forme. La façon de se coucher est symbolique, la tête côté amont de la pente, sous la partie quasi-verticale de la toiture, les pieds posés sur une poutre au sol qui sépare les é espaces définis. La symbolique est évidente, on va du bas vers le haut, du profane au Sacré, la hiérarchie des espaces est calquée sur ce modèle, et positionne les habitants du fare à diverses échelles dans le monde qui les entoure, comme des Sphères concentriques. L’habitat est le fondement de toute civilisation et l’appropriation de l’espace démontre les niveaux successifs d’évolution.