Le jeu de mot est facile, mais il a le mérite d'être parlant. La réunion des Samoans, Tongiens et Fidjiens a de nouveau montré combien ces joueurs sont doués mais confondent également engagement physique et violence. Napolioni Nalaga, auteur d'une cravate aussi dangereuse qu'évitable sur Jean-Baptiste Elissalde, aurait pu assombrir la fête. Heureusement le Toulousain est solide. Après un K-O spectaculaire et une évacuation sur civière, il a terminé la rencontre dans les tribune du stde Bonal de Sochaux.
Plus de peur que de mal sur ce coup là. Mais les Iliens ont eu plusieurs autres gestes limites qui ne font pas honneur à ces joueurs par ailleurs spectaculaires.
L'expulsion du Clermontois Nalaga après seulement 18 minutes de jeu ne laissait guère planer le doute sur le sort de cette rencontre. Très entreprenants mais sans réel fond de jeu, refusant envers et contre tout d'utiliser les coup de pied, les Pacific Islanders ont soufferts face à des Français pourtant pas toujours très inspirés qui n'auront pas profité de leur supériorité numérique autant qu'on aurait pu l'espérer. Même si l'on a vu davantage de jeu qu'il y a une semaine, on reste un peu sur sa faim.
Trop
de fautes de main et de ballons perdus ont entaché la performance
des Français. Autant les tricolores avaient été à leur avantage
dans les rucks samedi dernier face aux Pumas, autant ils ont
souffert aujourd'hui. Peut-être est-ce la conséquence de la volonté
d'ouvrir le jeu, de moins se consommer dans les rucks, ce qui a
exposé les soutiens Français aux déblayages souvent rudes de leurs
adversaires, entrainant des pertes de balles et des contre-attaques
parfois dangeureuses.
La distribution du jeu par Sébastien Tillous-Borde (remplaçant de J.-B. Elissalde) et David Skréla s'est plutôt caractérisée par de l'alternance entre pénétration dans l'axe et déplacement du ballon à l'aile. Sur ce dernier point, on remarque que les arrières Français ont parfois manqué de tranchant et n'ont pas toujours fixé correctement leurs vis-à-vis, permettant à la défense des Pacific Islanders, très agressive, de glisser vers les extérieurs.
Mais malgré les imperfections, l'équipe de France a joué de manière plus cohérente que son adversaire, refusant de se laisser aller à un "hourra rugby" auquel les joueurs du Pacifique semblaient vouloir l'inviter.
Le score de 42 à 17 est logique. Il ne signifie pas grand chose pour autant. A 15 contre 15, la partie aurait sans doute été plus serrée. C'était d'ailleurs le cas jusqu'à l'expulsion de N. Nalaga. Mais globalement, les Islanders présentent trop de lacunes collectives pour pouvoir espérer rivaliser avec des sélections nationales, du moins pour l'instant.
Côté Français, le pack a réalisé un match assez correct sans être transcendant. Imanol Harinordoquy a de nouveau accompli une grosse performance. C'est même toute la troisième ligne qui est à créditer d'un très bon match.
Derrière, on se cherche encore. L'association Jauzion - Baby ne produit pas les étincelles attendues. A l'aile, Julien Malzieu a été plus convaincant que son collègue Cédric Heymans. Quant à Maxime Médard, son essai en fin de match ne doit pas occulter une prestation plutôt moyenne, ce qui est asseze paradoxale dans une rencontre où l'on a beaucoup joué au ballon.
Bref, pas de quoi pavoiser, mais pas non plus de quoi rougir. Le vrai test, on le savait avant ce match, se jouera samedi prochain au Stade de France.