A quoi s’attendaient – ils ?
A un déroulement exemplaire et idyllique de cette édition 2008 des jeux
olympiques et de son protocole international ?
Après avoir bien bourré le mou de la communauté internationale en faisant
passer les ambitions purement mercantiles de leurs partenaires/annonceurs pour
une volonté humaniste sensé entrouvrir les portes de la démocratie sur l’empire
du milieu, les membres du CIO en remettent une couche en
hurlant au saccage des fondements de l’olympisme.
Sans doute pensaient-ils, tout en obéissant scrupuleusement aux lobbies qui les
téléguident, en profiter pour s’approprier les premiers signes d’ouverture sur
le monde démocratique de ce bastion communiste, et démontrer ainsi que les
valeurs universelles d’Olympie avaient le pouvoir de faire
vaciller sur leurs bases les régimes les plus totalitaires.
En brandissant aujourd’hui leur étonnement et leur indignation face au fiasco
intégral de cette flamme invisible, les acteurs du CIO rajoutent une bonne dose
de ridicule à l’imposture.
Feindre la désillusion et la surprise, des années après avoir signé des deux
mains pour le projet des despotes chinois, enfonce un peu plus ce
CIO dans ses maladresses. De même, faire semblant de croire
que le déroulement de ces olympiades sous les portraits géants de
Mao (et ses millions de morts), allait "glisser" sur le dos
des militants du droit international sans faire de bruit, c'était faire étalage
d'une présomptueuse légèreté
Mais que penser, à l’inverse, du réveil bien tardif de tous ces
"droits-de-l'hommistes" turbulents et gesticulants qui se pointent la
gueule enfarinée 7 ans après que le mal ait été validé, pour hurler leur
hostilité et exercer un mode de pression aussi absurde qu’inutile ?
Insulter et bombarder de projectiles divers les athlètes venus faire ce que des
centaines d‘autres ont fait avant eux, voilà une singulière façon de lutter
pour la liberté d’expression et contre la violence…
Certes il est plus facile et moins risqué de vociférer à Paris
en avril 2008 qu’à Moscou en Juillet 2001 au moment ou tout
était encore possible.
Mais Robert Ménard et ses militants de Reporters Sans
Frontière avaient probablement d’autres dictatures à fouetter et d’autres
combats à mener, plus conformes ceux là, aux aspirations politiques des
généreux mécènes américains qui financent son organisation.
Comment ne pas sourire par ailleurs, au spectacle de ces parlementaires en rang
d’oignons entonnant Marseillaise et sifflets au passage du cortège, et qui eux
aussi se sont subitement rappelé qu’ils étaient, mais alors, indignés, que les
JO 2008 se passe en Chine ?!
Le tout rythmé par les déclarations officielles et contradictoires des membres
du gouvernement et les hésitations d’un Sakozy le cul entre sa
chaise de VRP pour la "maison France" et celle de futur DRH de
la "maison Europe".
Tout ce beau monde a juste oublié un détail : Les JO 2008 se
dérouleront en Chine, quoi qu’il arrive.
S’insurger aujourd’hui n’a plus aucun sens ! Les athlètes du monde
entier iront concourir à Pékin parce qu’il en a été décidé ainsi le 13 Juillet
2001 par scrutin.
Si tous les excités qui pleurnichent aujourd’hui avaient exercé leur
militantisme avec la même célérité au moment de l’étude des dossiers, et
surtout, si les nations avaient conditionné la candidature de Pékin à
des exigences strictes en terme d’avancées démocratiques, et en particulier sur
leTibet, nos aurions sans doute échappé à cette mascarade
internationale.
Tout le tintamarre auquel vont se livrer les pro-boycott et leurs activistes
jusqu’à la fin de ces jeux n’aura pas plus d’effets sur la politique de
Hu Jintao qu’une pastille Valda sur un cancer du poumon, et
contribuera au contraire à donner du grain à moudre à ceux, de plus en plus
nombreux, qui commencent à parler de racisme anti chinois.
Le pétulant sénateur Mélenchon, fidele à ses frustrations de
"socialiste d’extrème gauche", n’a d’ailleurs pas trainé pour s’engouffrer dans
cette brèche.
Il est grand temps, à 4 mois de la cérémonie officielle, d'assumer ce
que nous avons laissé se décider sans broncher il y a sept ans, et d’en tirer
les leçons pour l’avenir.
Si la Chine est indésirable en 2008, elle l’était encore plus
en 2001, et parler de boycott, de manifestation, d’embargo ou de je ne sais
quel démonstration de protestation aujourd’hui, c’est se pointer après la
guerre…