A observer nos politiques de toutes confessions se dépatouiller avec plus ou
moins de succès au milieu de leurs difficultés diverses et variées, je ne peux
m’empêcher de retomber sur une conclusion qui revient en boucle : le
gouvernement qui décidera un jour d’en finir vraiment (mais vraiment…) avec les
oripeaux de monarchie qui pendent au cul de cette république, aura fait un pas
de géant vers une réconciliation durable entre le citoyen de ce pays et son
microcosme politique.
Ça a l’air simpliste dit comme ça. Et pourtant…
Quel français, qu’il soit de gauche, de droite ou du milieu, n’est pas exaspéré
par ces personnages de l’état auxquels il est accordé des privilèges qui
auraient dû rouler dans la corbeille en 1789 avec la tête de Marie
Antoinette ?
Si on a une vision optimiste, en regardant Christian Poncelet
dégager du "plateau", on peut se dire : un de moins.
On aurait pu aussi se dire qu’en ces
temps de marasme et de crise, ce vestige bourgeois aurait l’élégance de
s’effacer sans faire de bruit, ne serait-ce que par respect pour ceux qui, dans
toute une vie, ne pourront prétendre au millième des faveurs que cette
république lui octroie chaque jour depuis 1998.
Mais l’élégance et la décence chez ce "super nanti" ne font visiblement pas
partie des attributs.
Au contribuable docile qui l’a regardé pendant 10 ans se goinfrer des ors
républicains sans lui demander de comptes, il laisse en cadeau son ultime
caprice d’aristocrate vaniteux : partir comme un prince déchu criant à la
trahison des siens, abandonné à la calomnie par ses pères et jeté à la vindicte
populaire par ceux qu'il estime avoir servi toute sa vie.
Lui, l’homme d’état, le fils de la nation...
La diatribe à elle seule se suffit :
(Podcoast RTL durée: 01:15)
Tout y est. Le ton, la forme, les symboles.
Mitterrand, les chiens, Bérégovoy,
Baudis… Bientôt Moulin,
Moquet. Pourquoi pas Dreyfus ?!
On ne peut que constater désespérément que la France de 2008
est encore le théâtre des frasques de ce genre de fantoches dorés à l’or fin
qui n’ont plus rien à foutre dans ce siècle.
Faire la lessive prendra du temps, j’en conviens, tant l’héritage de nos
monarchies a la dent dure et a su s’organiser pour préserver à certains leurs
niches capitonnées.
En tous cas, du coté du Sénat, je n’ai pas senti chez le successeur du "dabe",
les soubresauts d’une révolution larvée :
(Podcoast RTL durée: 07:13)
Poncelet du balai, aurait-on envie de dire, mus par
l’envie de voir disparaitre ce zouave d’un autre âge de notre paysage
politique.
Que nenni…
Son mandat de sénateur court jusqu’en 2014, date jusqu’à laquelle il continuera
d’en croquer goulument avant de se laisser glisser doucement dans les draps
d’une retraite "tentaculaire" ou se cumuleront ses pensions d’agent des
Postes, de député, de conseiller régional, de conseiller général… et de
sénateur.
Qu’on se rassure, pour l’épauler dans la gestion de ce patrimoine qui dépassera
largement ses derniers salaires, l’Etat règlera les services d’un collaborateur
et d’une secrétaire, et mettra un bureau à disposition .
La voiture, le chauffeur et les deux gardes du corps sont compris dans le "pack
privilège" accordé à l’hyper fonctionnaire qu’il fut :
(podcoast RTL durée: 03:48)
Des égards princiers qui ne l’empêchent pourtant pas de postillonner ses
récriminations à l’encontre des paltoquets qui, par mesquinerie, l’ont poussé à
renoncer à cette modeste garçonnière de la rue Bonaparte que
le gentil contribuable mettait à sa disposition ad vitam aeternam »
.
Les cuistres !
Déjà qu’il avait eu toutes les peines du monde à obtenir l’échange de son
logement situé dans les étages par celui situé au 1er (occupé lui par un autre
béni de la république), pour palier aux effets d’un vertige récurrent qui
affecte Justine.
La Justine en question étant la petite chienne du couple
Poncelet, j’allais oublier de le préciser.
Alors que cessent ces dénigrements répétés sur l’homme blessé qu’il est !... Et
puis qu’on lui foute la paix sur ces prétendues malversations, trafics
d’influence et autres soupçons de corruption sur l’attribution de marchés
publics que certains fouilles-merde chercheraient à lui faire endosser.
Cette brigade financière revancharde, dressée à bouffer du notable et donc du
sénateur. Celle qui n’hésiterait pas à coller son infâme museau dans tous ses
dossiers… si pour enquêter elle n’avait pas besoin d’un accord officiel
du Sénat.
Bah, dans quelques jours Christian Poncelet et ses turpitudes
auront été engloutis par l’actualité et la vie qui passe.
Tout au plus entendrons-nous parler de lui pour une prise position ou un
soutient politique quelconque.
A peine fera-t-il un coin de couverture quand un paparazzi le surprendra sur un
atoll polynésien en compagnie de son collègue et ami sénateur Gaston
Flosse, cette autre crapule indestructible et inattaquable, adoubée,
payée et dorlotée par notre bienveillante République.
Il y a des fois vraiment, ou si je n’étais pas un garçon gentil et courtois
(échantillon gratuit de pommade…) j'aurai la faiblesse de penser que cet
allongement spectaculaire de l’espérance de vie dont nous sommes les témoins, a
ses revers de médaille. Notamment celui de prolonger aussi la présence des
indésirables…
Alors salut "Pompon", et dans un souci de salubrité morale, merci
d’être le plus discret possible…