On aurait pu penser que l’addition de ses errements d’aventurière écervelée
était suffisamment salée pour la communauté internationale et en particulier
pour le contribuable français.
Que nenni.
Il y avait un supplément. Une sorte de reliquat de charges.
Non contents d’avoir élevé au rang d’actes héroïques ses escapades forestières
pour le moins hasardeuses, puis d’avoir monopolisé pour elle seule l’arsenal
diplomatique et militaire national au grand complet pendant 6 ans, voilà que
l’Etat français bienveillant lui attribue quelques largesses
supplémentaires.
A croire qu’il était nécessaire de bien enfoncer dans le crâne des
récalcitrants et autres incrédules qu’il est un devoir d’inscrire durablement
son nom dans l’histoire des héros de la nation.
Mme Betancourt va donc
bénéficier des services du SPHC ( Service de Protection
des Hautes Personnalités) et de sa logistique. Bien entendu, elle aura droit à
l’option "international" qui protègera son arrière-train de V.I.P hors de nos
frontières.
Car désormais son statut de martyr pour la liberté lui confère le traitement de
personnage important, et le moindre de ses va et vient, celui de déplacement
officiel.
Peu importe que par les mauvais temps qui courent, le pays ait d’autres chats à
fouetter.
Peu importe que Mme Lagarde distribue la fortune que nous
n’avons plus aux goinfres qui nous ont collé dans la merde.
Peu importe que Renault, Peugeot et
Ford caroublent leurs usines.
Peu importe…
Les sbires élyséens protègeront la none colombienne à grands frais, car
ainsi en a voulu Nicolas 1er.
Elle, dont chaque phrase, chaque posture est empreinte de l’aura divine, ne se
contentera pas de la sainte protection de Dieu.
Au Palais on a décidé qu’il était indispensable de garantir la madone de la
menace des FARCS, qui, comme tout le monde sait, disposent
d’un réseau international d’agents surentrainés prêts à intercepter l’ex-otage
dans les quatre coins du globe.
Alors pas de petites économies !
Après tout, Mitterrand tapait bien dans la caisse pour
dorloter le fruit de ses saillies extraconjugales.
Chirac, lui, en croquait bien pour s’empiffrer à tous les
repas et pour faire travailler les banquiers japonais.
Sarkozy peut bien en ponctionner un peu pour assurer
l’intégrité de l’héroïne de son quinquennat.
A François, Mazarine…
A Jacques, sumos, corona et tête de veau…
A Nicolas, sœur Ingrid…
Et au diable ces mufles du Nobel qui lui ont refusé les lauriers de la paix !
Le Président lui en offrira les gardiens !
Sur le dos du contribuable évidemment, qui finit par se demander combien de
temps encore il va devoir se farcir ses jérémiades de catéchiste latino, et
plus largement, quand va prendre fin cette idolâtrie pour débiles légers
qu’entretiennent les clubs de doux rêveurs qui peuplent ses comités de soutien
et la ribambelle de peoples béats qui en ont fait leur égérie.
Ce ne sont pourtant pas les solutions pragmatiques, et surtout économes en
deniers publics, qui manquent dans le cas Betancourt.
En effet, elle qui tombe en pâmoison à la moindre soutane qui pointe ses
ourlets à l’horizon et qui ne demande pas mieux que de dépoussiérer du museau
les bagouzes de Benoit XVI, nous lui conseillerions de se louer un petit 2 m2
sans fenêtre dans un de ces charmants monastères ou couvents qui jouxtent la
place St Pierre, et de s’y installer durablement.
Solution qui aurait le double avantage de lui garantir la meilleure protection
qui soit contre les hordes de narco-guérilleros sournoisement infiltrés
partout, et de soulager le portefeuille déjà exsangue du contribuable essoré
que je suis.
Le lecteur l’aura compris, entre les millions qu’il faut presque quémander pour
assurer ma sécurité de citoyen ordinaire et ceux qui affluent sans retenue pour
protéger une dinde colombienne irréfléchie en mal d'émotions patriotiques et
d'illuminations célestes, mon choix est fait...