Cinq millions de yen, c'est le prix auquel s'en est allé un magnifique tanto que m'avait présenté mon marchand de sabres préféré. Ce tanto qui avait fait déjà fait un tour en Europe, lors des Expositions Universelles des Paris au début du siècle précédent, reposera désormais au Metropolitan Museum de NYC.
Affaire emballée, l'antiquaire passera un bon nouvel an. Il y aura du crabe pour toute la famille. Le marché du sabre ne connaît pas la crise.
Mais il y a presque mieux, surtout au niveau de lame me dit-il.
J'ai un peu honte, mais je suis obligé de cacher que je ne connais pas parfaitement l'histoire japonaise et tous ces shogun qui se faisaient la guerre dans des plaines désormais traversées par des autoroutes. Je ne pourrai pas lui dire que ce qu'on nous apprend, c'est surtout après le Commodore Perry, après que "tout s'est transformé", pourtant "la France s'est battu à nos côtés (pour le shoguna) jusqu'à Hakodate...
Désormais, impossible de refaire une telle pièce. Sous les doigts, le bois parfaitement laqué, taillé, on sent les vagues, les nuages dans lequel ce dragon, kami de l'eau, protège la récolte de riz.
Et puis, presque encore mieux. Les petits icônes ronds bombées ne date pas de Web 2.0. Ce sabre a plus de deux siècles et il met à terre tout ce qui se dit être de design moderne.
Tant de symbole sur un objet, encore. Les fleurs, pour l'enfant qui meurt à la naissance. Ces ronds, les larmes de sa mère. Et donc la saison des pluies et donc une bonne récolte. Les larmes peuvent être utiles. Du bois, du métal, de la philosophie. Qui a dit que cela ne sert qu'à trancher les samurai du clan ennemi ?
En parlant de samurai, ils n'aimaient pas sortir non-couvert. Non, ce n'est pas ce que vous croyez. Il y a plus de deux siècles, on savait couper des corps, mais avec classe et en respectant son outil de travail. La neige, la pluie, ça abime son katana. Alors il fallait le protéger avec ces capuchons en cuir.