Batailles ardentes

Publié le 15 novembre 2008 par Myriam

A la lecture du précédent billet, j'ai eu envie de vous présenter le troisième tableau de la Bataille de San Romano. Cette série d'oeuvres, elles sont donc au nombre de trois, ont pour thème principal un fameux combat où les Florentins et leur chez Niccolo da Tolentino défirent les Siennois commandés par Bernardino della Ciarda, le 1er juin 1432. Ces toiles de grand format, disséminées maintenant en Europe (Londres, Paris et Florence), se répondaient les unes aux autres et ornaient un cabinet du Palais Médicis à Florence. Et, je crois qu'il n'y a guère de meilleure introduction pour vous présenter une des nouvelles catégories de ce blog "Série limitée".

Lorsque j'ai commencé à découvrir la peinture vers l'âge de 17-25 ans, je croyais que le premier à avoir inventé ce concept de séries était Andy Wharol avec ses fameuses 36 boîtes de soupes Campbell's ou ses portraits sérigraphiés de Marylin. Mais, plus j'ai avancé dans ma découverte de la peinture et plus j'ai remarqué que cela a toujours existé, cette bataille de San Romano en étant peut être l'un des premiers exemples. Mais, au hasard de mes pérégrinations depuis le démarrage de ce blog, je me dis que cela peut être plus ancien encore (voir cette fresque romaine à la Villa Romana Del Casale).

Aujourd'hui, je voudrais simplement vous présenter en résonance avec ces toiles d'Ucello, une autre série de toiles, celles de Delacroix sur "Le Giaour". The Giaour" est un poème écrit par Byron en 1813, qui inspira plus de trois toiles à Delacroix. "Le Giaour" est le type même du héros byronien, maudit, fatal à ceux qui l'aiment. Il est fatal à Leila, l'une des esclaves du Sultan Hassan, que le sultan fait jeter à la mer, et pour venger sa mort le "Giaour" tue Hassan en combat singulier.

Ce qui m'impressionne le plus dans ces toiles consacrées au "Combat du Giaour et du Pacha", par rapport aux toiles d'Ucello et leur irréalité presque abstraite, c'est leur violence inouïe, concentrée dans un mouvement circulaire.                                      

Il s'agit d'un combat corps à corps qui ne pourra s'achever que par la mort d'un des deux protagonistes, avec pour l'une (ci-dessus, 1827, au Art Institute à Chicago) un mouvement de tournoiement incroyable, perceptible à la poussière qui se dégage du sol, et impitoyable entre les deux adversaires qui vont bientôt s'entretuer, et pour l'autre (ci-contre, 1835, au Petit Palais) une étroite imbrication, très concentrique, des hommes et des chevaux qui combattent d'un même coeur.