Après une bonne dose de Shaw Brothers, voir un kung fu pian réalisé récemment change agréablement. Le Maître d'Armes fait office de purgatoire et de résurrection pour Jet Li et Ronny Yu, dont il scelle le retour au pays après pas mal de déboires hollywoodiens, entre séries B plus au moins réussies, petit rôles et bessoneries nanardeuses. Ni le metteur en scène, ni l'acteur ne prennent donc le moindre risque, comptant l'histoire authentique d'un héro chinois de la fin du 19ème siècle, Huo Yuanjia, dont le parcours revêt une trame dramatique très classique. Fils d'un maître des arts martiaux, Huo Yuanjia devient un lutteur craint dont la vanité cause l'assassinat de sa fille et de sa mère. Dévoré par la douleur, Huo ère sur les routes et est recueilli par une famille de paysan pendant plusieurs années. La communion avec la nature lui permettra de retrouver la paix intérieure et de regagner Tianjin où il fait amende honorable et découvre avec amertume la Chine sous la tutelle humiliante des puissances occidentales. Huo décide alors de remonter sur le ring afin de défier les champions occidentaux, sauver l'honneur de la Chine et créer un école d'art martiaux. Il finira empoisonné au cours d'un combat suite à la perfidie d'un homme d'affaire Japonais.
On est en terrain archi connu: glorification exacerbée du nationalisme chinois, désir de revanche (tempéré par le personnage d'un lutteur japonais qui s'oppose aux pratiques de son compatriote empoisonneur), cheminement intérieur, philosophie asiatique de café PMU et renaissance dans la douleur à travers la pratique des arts martiaux et l'exil.
Mais si le fond ne brille guère par son originalité, la forme est sans faille: gros budget visible à l'écran, photo splendide, réalisation au cordeau, combats brutaux réglés au millimètre par un Yuen Woo-Ping en forme et surtout présence de Jet Li. Ce dernier s'essaie d'abord (avec un peu de maladresse) à une palette dramatique plus complexe qu'à l'accoutumée dans ses films chinois mais finit par réendosser le costume du héro chinois, sobre, chaste, invincible et infaillible (sinon par traitrise), très proche du Wong Fei Hung d'Il Etait Une Fois En Chine, qu'il maîtrise parfaitement.
The plot of Fearless is not very original but the alliance of Yuen Woo-Ping and Jet Li is the insurance of seing exciting fights.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 13 août à 21:21
Un jet li à la "il était une fois en chine" et en forme plus que jamais;des combats décoiffants à couper le souffle;l'histoire fortiche et...farouche;un dénouement pathétique mais contrit!C'est mortel FEARLESS!!!J'ai adoré.