François Fillon, qui il y a peu agitait le chiffon rouge de l'entrée de l'état au capital des banques, à l'unisson de Nicolas Sarkozy, tente désormais de calmer le jeu:
"Le Premier ministre François Fillon a estimé aujourd'hui (Nd Ob'Lib: vendredi) que "les erreurs" commises par les banquiers ne justifient pas pour autant qu'il soient "montrés du doigt" et "caricaturés".
"Je pense qu'on est dans un pays qui aime bien montrer du doigt telle catégorie, qui aime bien se trouver toujours des responsables aux difficultés", a-t-il estimé lors d'un débat public (...)
"Les banquiers ont leur part de responsabilités parce qu'ils ont fait un certain nombre d'erreurs, au niveau international en particulier, en développant des produits qui n'étaient pas suffisamment contrôlables", a-t-il affirmé.
(...)
Mais, a-t-il enchaîné, "les banquiers, ils font aussi fonctionner l'économie française" et "je n'aime pas la façon dont on les montre du doigt et dont on les caricature".
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"Au fond, il y aurait d'un côté les méchants banquiers et puis de l'autre il y a les bons journalistes, les bons responsables politiques, les bons élus qui ne font jamais d'erreurs naturellement, qui sont au dessus de tout soupçon, qui n'ont que le sens de l'intérêt général, qui ne se trompent jamais", a renchéri M. Fillon
Il a jugé que si "des erreurs" avaient été commises, elles étaient aussi dues à une "régulation" pas assez "sérieuse"
François Fillon se rend-il compte que les attaques contre les banques sont allées trop loin ? Cette déclaration traduit-elle des divergences de vues entre le premier ministre et le "boss" ? En tout cas, le retour à une certaine modération du discours gouvernemental est plutôt une bonne nouvelle, même s'il convient de rester vigilants.
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