Avortement: pour ou contre
Isabelle Bérubé, Bic, Rimouski. Dossier Sexualité
J’ai été obligée de faire ce choix déchirant, à 17 ans. J’ai avorté après être tombée enceinte alors que je prenais la pilule. Bizarrement, je suis toujours contre cette solution, même après l’avoir vécue.
Mon excuse était des plus banales: je ne voulais tout simplement pas que mes parents l’apprennent. Pourtant, en leur en parlant plus tard, j’ai compris qu’ils ne m’auraient pas jugée. Certaines personnes ont de meilleures raisons que la mienne, et ne doivent pas non-plus être jugées pour ce qu’elles décident de faire. La douleur liée à un avortement est beaucoup plus morale que physique. C’est une décision qui fait mal, très mal.
Les raisons d’avorter sont nombreuses, mais ne sont pas toutes défendables. Certaines femmes utilisent l’avortement comme moyen de contraception, et c’est une des raisons qui poussent beaucoup de gens à être contre cette pratique. Par contre, que dire des femmes qui ont été violées ou des jeunes filles qui tombent enceinte sans avoir aucune ressource? Les gens qui sont pour l’avortement vous dirons que c’est pour ces femmes et ces jeunes filles qu’ils sont en faveur de cette solution.
Si aucune femme n’avait recours à l’avortement, les centres d’adoption déborderaient de poupons qui devraient attendre longtemps avant de trouver une famille. Combien de bébés seraient abandonnés dans des ruelles, comme ça s’est déjà vu? Même avec la contraception et les ressources à notre disposition, il y aura toujours des femmes qui seront confrontées à un choix difficile, mais ça reste un choix. Une des plus belles choses que nous recevons en cadeau de la vie est le libre-arbitre. Le droit de choisir.
La grande question que l’on peut se poser est la suivante: le petit être qui grandit dans le ventre d’une femme a t-il lui aussi le choix? Il n’a pas encore la faculté de parler ou de s’exprimer, mais s’il le pouvait, que choisirait-il? Bien qu’il ne soit pas encore né, il a aussi reçu ce cadeau qu’est le libre-arbitre, seulement on le fait disparaître avant même qu’il ait pu choisir. Certains auraient peut-être une vie un peu plus difficile, mais je crois que la plupart de ces bébés, devenus grands, remercieraient le ciel d’avoir pu goûter à la vie.