“Je suis née et j’ai grandi ici dans les champs de Darjeeling mais je suis une Gorkha d’origine népalaise. Ma famille a quitté Kathmandou quand les Britanniques ont commencé la culture du thé dans la région, il y a plusieurs générations.
Je travaille dans ces plantations environ huit heures par jour depuis plus de vingt ans. Je cueille les feuilles et les mets dans mon panier, à la fin de la journée je le ramène à l’usine où les feuilles seront séparées des tiges puis coupées en tous petits morceaux. C’est lourd et la marche est un peu difficile mais le plus dur à supporter c’est le soleil. Je gagne 2000 roupies par mois comme toutes les autres femmes, jeunes ou vielles.
Ma fille aînée ne veut pas travailler dans les champs de thé. Elle a 18 ans et c’est une des meilleures élèves de sa classe. Elle danse très bien. Elle pratique la danse traditionnelle mais elle préfère le rap. Mon mari vend au marché la cardamone, les fruits et les légumes qu’il cultive. On arrivait à s’en sortir jusqu’à ce que je tombe enceinte de mon quatrième enfant. C’est un joli petit garçon de presque deux ans mais depuis c’est un peu dur.”