Christian Vanneste a écrit hier à ses collègues de l'Assemblée Nationale :
"Comme vous l'avez sans doute appris par la presse, la Cour de Cassation a cassé, hier, l'arrêt de la Cour d'appel de Douai qui me condamnait pour injures homophobes. Il s'agit d'un événement, puisque sans renvoi l'arrêt de la Cour de Cassation condamne en fait les jugements précédents. Que vous m'ayez soutenu ou non, je voudrais à présent que vous mesuriez les conséquences de cette victoire. C'est d'abord notre victoire, celle du parlement et des élus du peuple dont la légitimité ne doit pas avoir à craindre, au nom de je ne sais quelle compassion artificiellement suscitée, tel ou tel groupe de pression, tel ou tel média, telle ou telle vedette du show-bizz. Quel que soit le respect envers les uns ou les autres, c'est à nous que le mandat populaire a été confié et notre indépendance seule doit nous en rendre dignes. Qu'une association ait pu saisir la justice pour faire taire un député à propos d'une loi et au nom de cette loi qu'il combat relève du scandale. La justice a désormais tranché en faveur de notre liberté.
En second lieu, je voudrais attirer votre attention sur les méfaits de la loi de 2004 portant création de la Halde. En votant cette loi, on a crée une Haute autorité de plus, inutile et couteuse, qu'il est maintenant possible d'intégrer au nouveau Défenseur des droits des citoyens. De plus, nous avons voté de manière précipitée, les articles 17 bis, ter et quater, en « raison » de l'émotion provoquée par l'affaire dite Nouchet. On ne dira jamais assez que celle-ci a abouti à un non-lieu, qu'un jeune homme a passé une année en prison alors qu'il était innocent, parce qu'il n'y avait sans doute pas eu d'agression. Ce malheureux épisode qui est à l'origine de « l'Affaire Vanneste » doit nous faire réfléchir sur deux points : premièrement, il faut cesser de « bricoler » des textes sous le coup d'une vague émotionnelle amplifiée par les médias. Deuxièmement, dans la rédaction de la loi, notamment s'il s'agit d'une loi pénale, il faut employer des termes précis, et parfaitement, étroitement, définis. Le terme homophobie, « peur pathologique du même » en bon français, ou orientation sexuelle (?) sont le contraire de cette exigence. Le premier qui dira de moi que je suis homophobe se retrouvera devant les tribunaux. Néanmoins, on a pu m'y envoyer à deux reprises en disant que je l'étais. Personnellement, je ne sais toujours pas ce que cela peut vouloir dire juridiquement, et cela me semble très grave.
Enfin, d'une manière plus générale, en lisant de nombreux auteurs, de Muray à Zemmour, de Schneider à Bilger, de Redeker à Finkielkraut, on se rend compte de la menace que la pensée unique, le politiquement correct et le terrorisme intellectuel font peser sur la pays de Voltaire. Les techniques de manipulation sont cependant claires : désinformation (exemple : les 5 millions d'homosexuels qui attendaient le Pacs alors qu'ils ne sont que 7% des pacsés...), la victimisation (exemple : l'affaire Nouchet), l'amalgame (racisme et homophobie), la diabolisation (Himmler n'aiment pas les homosexuels, donc si vous ne les soutenez pas...), la mise au ban (pensez à ce pauvre Buttigilone en Italie). Il est temps de réagir : la grande valeur de la droite, ce n'est pas la lutte contre les discriminations, ni la volonté d'être plus « moderne » ou plus « égal » que l'autre, comme disait Orwell, c'est la Liberté : une liberté responsable qui rend compte des actes qu'elle produit au nom des valeurs qu'elle assume."
MJ