Vous imaginiez George Bush en bon père de famille traditionaliste, effacé et hésitant, et menant une vie saine ? Pas vraiment. "W" est plutôt du genre déterminé, excité, spontané, amateur de boisson et de junk food. Ou, du moins, jusqu’en 1986, date à laquelle il affirme avoir trouvé Jésus. Une nouvelle naissance qui l’a mené au poste de gouverneur du Texas (1994-2000) et de 43e Président des Etats-Unis (2000-2008).
Note :
Histoire de famille
Après Nixon ou JFK, Oliver Stone renoue avec les biopic sur l’histoire américaine. Dans W. - L’improbable président, il accorde une place importante à la jeunesse du Texan, des universités de Yale et Harvard à l’engagement en politique en passant par l’industrie pétrolière. Durant tout ce parcours, un seul fil rouge : rendre fier son "Poppy", George Bush, et tenter de le dépasser.
Il faut dire que sa famille lui aura mené la vie dure : préférant son frère Jeb, qui deviendra gouverneur de Floride et lui reprochant ses frasques et son penchant pour l’alcool, elle le considère comme bon à rien et imbécile. "Junior", tel qu’on le surnomme, n’aura de cesse de leur prouver le contraire. Ce qui n’empêche pas ses mandats d’être désastreux : Irak, Afghanistan, terrorisme, économie, etc.
Tout en s’en tenant à des faits avérés (donc inattaquables juridiquement), Oliver Stone réussi à dresser le portrait d’un Président différent de l’image que l’on a de lui. On regrettera toutefois les épisodes du 11 septembre et de l’élection controversée de 2000, trop vite brossés. De même, la fin de mandat de George W. Bush nous est présentée de manière trop "politiquement correcte", le président tombant des nues devant l’absence d’armes de destruction massive en Irak ou traversant une période très difficile sur un plan tant physique que psychologique.
A la postérité ?
Ces réserves mises à part, le casting est très bon. Josh Brolin est impressionnant et très convaincant dans le rôle du Président encore en exercice. Il tient littéralement le film sur ses épaules. Et prouve, après No country for old man, son indéniable talent d’acteur. A noter, une pléiade d'excellents seconds rôles : James Cromwell, Ellen Burstyn, Elizabeth Banks, Toby Jones, etc. Rien que du beau linge, à l’exception de Thandie Newton (Condoleezza Rice) qui n’a de cesse de minauder, tout en restant bien trop en retrait.
Coup de chapeau, enfin, à la mise en scène d’Oliver Stone, rythmée et fluide, qui alterne scènes de jeunesse et moments actuels. Laissant une image de George W. Bush moins mauvaise que celle à laquelle on s'attendait.