Le jeu sur le téléphone portable :
Usages et sociabilité
Catherine LEJEALLE
Ed L'Harmattan, 2008
En mobilité, au domicile ou sur le lieu de travail, dédié ou en parallèle
d’une autre activité, le jeu sur mobile permet de s’évader, de meubler un
temps mort, de déconstruire le jeu et d’imaginer des scénario inventifs
mais aussi d’échanger et de partager des astuces avec les proches ou les
inconnus joints virtuellement. Son usage, individuel ou collectif, participe
à la construction identitaire et à la mise en scène de soi mais aussi à
l’entretien du lien social, comme ressource supplémentaire dans le jeu
social pour nouer différentes formes de sociabilité.
A la fois en rupture et en continuité avec les autres formes de jeux, le jeu
sur mobile ne s’y substitue pas mais trouve son utilité et sa place dans
l’espace privé et public. L’usage se construit dynamiquement comme une
médiation entre l’objet, les tiers présents, le contexte social et spatial et
enfin, le corps et les sens du joueur, demandant de mettre en place des
normes d’usages pour concilier liberté individuelle et respect du collectif.
Une approche originale des jeux sur téléphone portable avec observations sur le terrain et enregistrements en
cours de partie qui montre la place du corps et de l’imaginaire mais aussi la part de bricolage dans les
processus d’appropriation des TIC.
On joue seul ou à plusieurs pour se distraire, tuer le temps, passer son stress ou son énervement sur un objet
matériel, apprendre, s’évader, voyager, rêver, partager des astuces, transmettre un jeu à ses enfants, retrouver
la nostalgie de son enfance, tricher, gagner en éliminant l’adversaire mais aussi au travail ou dans le métro,
pour s’isoler dans sa bulle protectrice comme on savoure un bain moussant, une barre chocolatée ou une
cigarette en solo.
Désormais vous ne les regarderez plus comme avant et peut être deviendrez-vous rapidement vous aussi
addict.
Catherine Lejealle
est docteur en sociologie (Paris 5 - CNRS/Sorbonne - Cerlis), ingénieur télécom ENSTenseignant-chercheur à Telecom Paris Tech, où elle étudie plus spécifiquement les usages des
TIC.