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Voyage au bout de la nuit

Publié le 13 novembre 2008 par Iti1801

Voyage au bout de la nuitAu début, j'ai eu du mal à me plonger dedans. Les premières pages sont pour le moins rébarbatives. J'avais donc abandonné au lycée. Cette fois, je décidai de ne pas céder à nouveau.

Et j'ai eu raison, car ce bouquin est vraiment une claque qu'on se prend en pleine gueule, page après page jusqu'à la fin. Désolé pour l'expression bateau et le cliché, mais ce n'est que pure vérité.

Le livre n'est, cependant, pas à conseiller à tout le monde. Il faut être un minimum « en phase » pour l'apprécier. Surtout qu'en ce moment[1] je suis en pleine vague misanthropo-nihiliste (et Hank n'arrange rien à l'affaire, bien au contraire...)

L'histoire est plus que connue mais rappelons simplement qu'il est question d'un jeune homme qui après avoir connu les atrocités de la Grande Guerre, la puanteur coloniale en Afrique noire et les affres de la déshumanisation rampante de l'ouvrier aux USA, revient finalement en France, et s'installe en banlieue. Fin de voyage ? Pas du tout, c'est peut-être pas pire, mais ce n'est toujours pas gaie, car, ici, la banlieue suinte la misère et la mesquinerie...

Ne reste alors que le dégoût de l'Homme et de l'Autre. De se complaire dans la solitude après avoir trop vécu. Ou juste d'avancer sans trop attendre du lendemain. Roman noir s'il en est, le voyage bien plus que l'oeuvre de la désillusion et celle qui ouvre les yeux sur un monde bien trop sombre. Que le commun connaissait déjà, mais peut-être pas ceux qui se piquaient de littérature ni les lecteurs. On en profite aussi pour donner un bon coup de pieds à cet édifice en introduisant du langage orale, et en déconstruisant la syntaxe, petit à petit. Je m'attendais à « pire » en vérité, car, il reste quand même une écriture ciselée avec précision et certains passages ne seraient pas reniés par nos classiques (que voulez-vous, suffit qu'on emploie du subjonctif pour me mettre en transe,ou pas loin. Sans oublier l'abondance de passé simple ; il faudra attendre encore un peu que CAMUS impose le passé composé)

Déjà quelques semaines que j'ai fini, mais je suis toujours sous le choc. Paraît que Mort à crédit est son chef d'oeuvre. À lire le plus vite possible pour confirmation[2]. Surtout qu'Hank pense, dans Women, qu'il n'a véritablement écrit qu'une seule œuvre. Raison de plus de vérifier.

Notes

[1] le présent article n'est pas d'actualité ; il a été rédigé y'a quelques mois déjà, mais pas sûr que tout ait besoin d'être modifié

[2] Ce qui est toujours d'actualité, car malheureusement, il n'a pas quitté ma PAL de l'été


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