Véritable régression sociale, la manœuvre gouvernementale de voter une loi, par surprise dans la nuit du 31/10 au 1er novembre 2008, donnant la possibilité de départ à la retraite à 70 ans, est refusée par près de 70% des Français.
Sur la forme, cette manœuvre est contestable car l’idée qu’un sujet de cette gravité soit traité par surprise et sans aucune concertation est intolérable.
Sur le fond, si on commence à mettre le doigt dans ce mécanisme, le bras tout entier y sera prochainement emporté car comment ne pas comprendre que le but est d’inscrire dans un texte que 70 ans est un âge normal de départ à la retraite afin d’en faire, peu à peu, une future référence.
Après des premiers coups de canif dans le modèle social français (franchise médicale, travail le dimanche, suppression de RTT …), c’est maintenant à la hache que le gouvernement taille dans notre régime de retraite par répartition.
La crise financière qui vient d’anéantir les économies des retraités américains montre bien les limites du système de baser l’avenir de notre vieillesse sur ces principes aussi aléatoires et met en évidence la valeur de notre système par répartition que notre gouvernement voudrait bien mettre à bas.
Car, le volontariat n’en sera pas un et il est évident pour tout le monde que l’entrée dans la vie active est de plus en plus tardive, les incidents de parcours professionnels sont de plus en plus fréquents, la quasi-impossibilité de trouver un travail après l’âge de 50 ans, tous ces éléments indiquent que peu de salariés arriveront à cotiser 41 ans à l’âge de 60 ans, voire 65 ans !
Donc, au mieux, ceux qui ont encore un travail continueront le travail le plus longtemps possible par obligation (alors que les jeunes seront au chômage), pour les autres ce sera une retraite de misère leur permettant tout juste de survivre. Pour l’Etat, c’est tout bon car la baisse du montants des retraites soulagera les caisses de l’état.
Après avoir transféré nos usines dans des pays à bas coûts, il n’est pas étonnant que les caisses de solidarité soient en difficulté par un manque de recettes, d’où la nécessité d’instaurer une solution de compensation comme le principe de la TVA sociale.
La promesse de TVA sociale du candidat Sarkozy est maintenant tombée dans les oubliettes !
Pourtant, elles semblent produire des effets positifs sur la santé financière des couvertures de base en Allemagne et au Danemark.
En conclusion, la réforme actuelle a pour but de diminuer le montant des retraites tout en augmentant la durée de cotisation en faisant partir les salariés à la retraite de plus en plus tard et à un âge où la récupération physique devient de plus en plus difficile.
Cette casse sociale impacte le sens même de la vie qui ne devrait pas se résumer au seul travail mais qui devrait donner les perspectives d’une vie alerte et en pleine forme pour profiter de la vie après une période professionnelle souvent bien remplie.