L’Asie est de plus en plus victime de la pollution, le phénomène des « nuages bruns atmosphériques » réduisant la lumière du soleil dans des villes comme Beijing et New Delhi, selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) publié jeudi.
Une couche de plus de trois kilomètres d’épaisseur de suie et d’autres particules issues de l’activité humaine s’étend de la péninsule arabique à la Chine et à l’océan Pacifique. Les scientifiques auteurs de ce rapport étudient ce phénomène depuis 2002.
Ces « nuages bruns » qui sont le résultat de la combustion d’énergies fossiles et de la biomasse aggravent dans certains cas et dans certaines régions les effets du changement climatique dû à l’émission des gaz à effet de serre, souligne le rapport. Ces nuages entraînent la formation de particules comme le charbon noir et la suie qui absorbent la lumière du soleil et réchauffent l’atmosphère et de gaz tels que l’ozone qui renforce l’effet de serre du CO2.
Les nuages ont aussi un impact sur la qualité de l’air et de l’agriculture en Asie en augmentant les risques en matière de santé humaine et de production alimentaire pour 3 milliards de personnes.
« J’espère que les nuages bruns atmosphériques vont être maintenant sur l’écran radar de la communauté internationale avec ce rapport », a déclaré le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner.
Selon les scientifiques, il y a aussi des nuages bruns ailleurs qu’en Asie, notamment dans des parties de l’Amérique du Nord, de l’Europe, du sud de l’Afrique et du bassin de l’Amazone.
« La source des gaz à effet de serre et de la suie est souvent la même, la combustion d’énergies fossiles, la combustion inefficace de la biomasse et la déforestation », a dit M. Steiner.
Le chef du groupe de scientifiques auteurs du rapport, le Professeur Veerabhadran Ramanathan, a estimé de son côté que ce rapport clarifiait le phénomène des nuages bruns. « Il doit déclencher une réaction internationale afin de s’attaquer à la menace que représentent ces gaz à effet de serre et ces nuages bruns ». Il a toutefois indiqué que les scientifiques avaient encore du mal à évaluer complètement l’impact des nuages bruns en raison de la complexité du phénomène.
Source : PNUE