Je me suis complètement trompé et j’en ai honte !
Tout au contraire, ce sont de sympathiques et joyeux drilles à l’esprit joueur et primesautier.
Jugez plutôt : en page 2 du tout ménage de l’Association «Un Musée pour tous les Vaudois» - allez, avec le lien, je ne suis pas chien - on peut lire cette phrase visant à inciter les citoyens à glisser un «oui» dans l’urne : «Pour enfin admirer notre patrimoine caché.»
Juste en dessous, pour illustrer ce propos, on trouve la photographie d’une toile d’Eugène Burnand, Le paysan, censée être enfouie dans les tréfonds de l’actuel Musée des beaux-arts.
C’est grâce à cette oeuvre que nos amis de «oui-au-musée» nous donnent l’occasion d’apprécier toute la finesse de leur esprit facétieux.
Ils nous proposent une sorte de partie de cache-cache artistique des plus amusantes : découvrir les œuvres cachées, non pas dans les caves du Musée des beaux-arts, mais aux quatre coins du canton !
Eh oui, l’œuvre cachée n’est pas cachée !
Elle est exposée depuis 17 ans au Musée Burnand à Moudon et on peut la voir !
Si, si, on peut la voir avec ses yeux, pour de vrai.
Ajoutons que cette toile appartient à la Confédération, qu’elle fait partie de la Collection Gottfried Keller et que la Confédération l’a mise en dépôt auprès du Musée des beaux arts de Lausanne qui l’a placée à Moudon.
Sacrés plaisantins !
Jouer à cache-cache avec le patrimoine, voilà une forme de culture vivante qui me plaît bien.
À moins que … à moins que ceux qui ont eu la bonne idée de placer cette photo dans ce tout ménage aient oublié que cette toile se trouvait au Musée Burnand.
À moins que M. Fibicher ait oublié que l’œuvre confiée au Musée des beaux-arts avait été remise aux bons soins du Musée Burnand de Moudon.
C’est pas pour dire, mais moi, si j’étais un généreux donateur, un conservateur qui ne sait plus trop où sont les chefs-d’oeuvre du «patrimoine à partager» qu’on lui confie, ça ne me rassurerait pas …