Les cours du pétrole font du yoyo mais les profits ne cessent de gonfler. Les catastrophes naturelles se révèlent même rentables.
Les prix des carburants à la pompe peuvent exploser ou piquer du nez, les dirigeants de Total sont toujours ravis. Quelle que soit la situation, leurs bénéfices affichent une insolente santé. Comme vient de l'annoncer le groupe, le résultat net de la maison mère pour 2008 a déjà atteint, à la fin septembre, le chiffre record de 11,4 milliards d'euros. Il reste encore un trimestre à comptabiliser mais inutile de s'angoisser: de mémoire de pétrolier, Total n'a jamais enregistré la moindre perte.
Au début de l'année, les "marges de raffinage" ( le bénéfice réalisé sur la transformation du pétrole brut en carburant) ont certes reculé de 25% par rapport à la même période de 2007. Le niveau un peu trop élevé des stocks mondiaux d'essence a pesé sur les cours. Mais Total n'en a pas moins affiché une hausse de 18% de ses résultats au premier trimestre. Grâce à l'augmentation des prix du pétrole brut, dont la société est l'un des principaux producteurs.
Le deuxième trimestre a été encore plus fastueux. Total a gagné, cette fois, au grattage et au tirage. Dans un même mouvement, les prix du brut se sont envolés et les marges de raffinage ont flambé en raison d'une forte demande de gazole. Du coup, les bénefs ont atteint des niveaux paradisiaques, en augmentation annuelle de 39%. A la pompe, en revanche, les prix ont été infernaux, avec le litre de 95 sans plomb à près de 1,50 euro à la fin juin.