Fruit des réflexions de Catherine Tourre-Malen dans Femmes à cheval. La féminisation des sports équestres: une avancée?
Historiquement:
On peut constater que contexte équestre est indissociable de celui social des femmes. Ainsi la monte à califourchon était interdite aux femmes étant considérée comme incorrecte. Jusqu’à la fin du XIX ,elles sont donc contraintes de monter en amazone. De ce fait découle leur dépendance par rapport aux hommes qui doivent les aider à monter et à descendre du fait du port des jupes obligatoire. Le fait que leur monte soit plus délicate et difficile ne serait ce que du point de vue équilibre, explique en grande partie pourquoi l’équitation restera longtemps un sport d’homme.
Ainsi le cheval qui, pendant des siècles représente une source de liberté,et de pouvoir, reste la panacée des hommes. Début du XX eme siècle le statut de la femme connait d’importantes modification, de même que se développe la pratique du trot enlevé à l’anglaise et celle du saut d’obstacle.
Dans les années 1900, le nombre de femmes inscrites à la FFE est infime, en 1963, elle représentent plus de la moitié des effectifs et aujourd’hui sont grandement majoritaires.
De nos jours:
Aujourd’hui le milieu équestre reste machiste et la hiérarchie des sexes bien présente, ce qui valorise l’équitation aux yeux des femmes souhaitant se distinguer dans un milieu d’hommes. L’auteur Catherine Tourre-Malen s’est intéressée aux différences entre les sexes dans les rapports au cheval et dans la monte. Elle observe que:
- la femme porte plus de soins à l’équidé et au choix du matériel. La femme de faible niveu équestre cherchera à faire plaisir au cheval notamment, à le suprotéger.
- elles tendent à installer une relation proche de celle que l’on aurait avec un chien ou un chat à pied alors que l’homme est d’avantage versé sur une relation critique au cheval
- alors que l’homme porte respect au cheval, la femme lui porte des sentiments
- les femmes ont plus portées sur le dressage parce que plus perfectionnistes
- Mais lorsque la cavalière se professionnalise, les choses change et elle tend à considérer le cheval d’avantage comme un homme sans plus de relation « sentimentale » avec la monture, mais plutot comme l’instrument d’une réussite sportive.
- cependant si les pratiquants sont majoritairement des pratiquantes, les professionnels eux restent majoritairement des hommes. Par exemple les femmes sont quasi absentes des compétitions de CSO de haut niveau.
Les conséquences de la féminisation des pratiquants:
- du fait de la féminisation de la population équestre, la FFE mis en place des directives visant à éviter toute cruauté sur les chevaux, le cheval est désormais considéré d’avantage comme « un ami ».
- pour les mêmes raisons, les termes de domination et de soumission sont remplacés peu à peu par ceux de persuasion et de conviction, de coopération
- avec le développement de l’équitation loisirs au détriment de l’équitation sportive, se développe une équitation sentimentale ou l’anthropomorphisme est très présent. Le cheval quitte le statut d’instrument pour celui de compagnon de ballade ou autres….
Photo par fondationhorselin