Un petit homme en devenir
Christian Vanneste blanchi, la cour de cassation vient donc concomitament de répondre à une question assez fondamentale. C’est désormais officiellement et juridiquement reconnu, l’homosexualité est une orientation sexuelle, un choix, une décision éclairée de vivre en préférant les rapports avec les individus de son propre sexe.
Et pourtant, la solution est-elle si simple que cela?
On pourrait s’interroger sur la compétence de la cour de cassation de trancher un débat qui ressort de d’ordre médical aussi bien que de celui de la métaphysique. Mais après tout, ne soyons pas chiche, ils le valent bien et l’on se gardera comme certains commentateurs du Monde de sous-entendre (en capitales dans le texte) que l’UMP tient la justice, ce serait tout à la fois bien mesquin et tout à fait péremptoire. Le bras désormais de la justice Dati ne saurait s’étendre jusqu’aux salons feutrés de la cour de cass’.
Ainsi donc l’homosexualité serait une orientation. Car il ne peut désormais en être autrement. Pourquoi? Mais mon bon ami pour une simple raison, qui tient aux mots même de Christian Vanneste.
L’homosexualité serait « inférieure » à l’hétérosexualité. Il s’agissait de se placer dans une perspective purement démographique, puisque la conclusion de ce bienveillant député était que l’avenir de l’humanité serait menacé si d’aventure nous ne connaissions que ce mode de relation sexuée.
Le lecteur indulgent passera volontiers sur l’aspect roman de science-fiction du postulat de départ, qui verrait une humanité intégralement peuplée d’homosexuels, et passant sous silence les méthodes désormais assez classiques d’insémination artificielle, pour ne retenir que l’essentiel.
Pour Christian Vanneste il existe une hiérarchie entre homosexualité et hétérosexualité.
Vanneste moins migon que le petit chimpanzé
Hors le fait d’établir une telle hiérarchie entre des éléments intrinsèques de l’individu est par ailleurs pénalement répréhensible. La « race », si tant est que ce concept recouvre une réalité (ce que contestent la grande majorité des ethnologues) est bien évidemment le premier sujet qui vient à l’esprit.
On regardera avec un silencieux effroi les errements du passé pour constater à quelles extrémités l’humanité à pu recourir dès lors que fût établi le postulat d’un rapport de supériorité entre les différentes races.
Le droit n’étant jamais que la formalisation textuelle et jurisprudentielle d’une photographie de la société, il était jusqu’à présent assez communément admis que les photos quelque peu surannés et jaunies de la période dorée du pas de l’oie n’étaient plus les bienvenues dans l’album photo de la famille République Française.
Or donc aujourd’hui le droit, par la voix sentencieuse des juges de la Cour de Cassation vient d’admettre que l’homosexualité, ainsi que l’hétérosexualité en parallèle, sont des choix éclairés et non des composantes de l’individu sur lesquels ils n’auraient pas de prise.
Il ne peut en être autrement puisque seule cette explication permet de comprendre la possibilité offerte à la liberté d’expression de porter une appréciation « classifiante » sur un attribut de la personne.
Prenons en acte, il n’est pas dit que cela ne soulève pas un jour quelques questions éthiques. Et il faudra aussi prendre en compte que nos amis dauphins, chimpanzés et autres mammifères ayant intégré les pratiques homosexuelles sont des êtres doués de discernement. Il faudra alors en tirer toute les conséquences, les animaux étant capables de choix raisonnés il serait mal venu de leur dénier par exemple la personnalité juridique.
Décidemment, quelle belle décision que voilà.
PS: Pour ceux qui estimerait ce post trop dogmatique, sachez que je juge les pragmatiques de tout ordre bien inférieurs aux blogueurs dogmatiques, c’est un choix éclairé. Et ma préférence va aussi au petit chimpanzé, je lui trouve beaucoup d’humanité dans le regard, au contraire de l’autre.