Attention, il ne s'agit pas de remettre en cause l'impartialité des arbitres de l'hémisphère sud. Mais la SANZAR, qui regroupe les fédérations d'Afrique du Sud, de Nouvelle-Zélande et d'Australie, et qui gère le Super14, a pris une décision proprement révolutionnaire.
Elle a en effet décidé que les arbitres officiant dans ce championnat pourront diriger des rencontres mettant aux prises des équipes de leur nationalité. Ainsi, le Sud-Africain Monsieur Kaplan pourra arbitrer les Bulls ou les Sharks contre les Hurricanes néo-zélandais.
C'est la remise en cause d'un principe presque aussi vieux que l'arbitrage en rugby. Le professionnalisme des arbitres peut expliquer ce revirement. Après tout, la déontologie applicable au corps arbitral prévoit qu'ils fassent preuve de neutralité. On peut également imaginer qu'il y a des motifs économiques : faire voyager les arbitres d'un continent à l'autre coûte cher et peut aussi dissuader les vocations, en raison des sacrifices familiaux que cette situation peut engendrer.
Il n'en demeure pas moins qu'à l'heure où les arbitres sont de plus en plus sur la sellette, où leurs prestations sont disséquées par des supporters toujours plus exigeants (sans parler des dirigeants des clubs), cette décision pourrait bien provoquer quelques remous.
Sans vouloir faire de mauvais esprit, on peut estimer qu'une telle mesure, dans notre hémisphère, risquerait d'être mal vécue par plus d'un supporter, en particulier en France...