L’Institut Montaigne persiste et signe : "l’énergie éolienne ne répond pas à un besoin en France, étant donnée la structure de son parc de production d’électricité, composé principalement de nucléaire et d’hydraulique, et, donc, particulièrement sobre en termes d’émissions de CO2".
Après la publication en juillet 2008 de son étude ''Eoliennes : nouveau souffle ou vent de folie ?'', rédigée par Vincent Le Biez, s'attirant la réponse du Syndicat des énergies renouvelables, (étude de septembre 2008 "Pour en finir avec les contre-vérités sur le coût de l’énergie éolienne"), l’Institut Montaigne persiste et signe, affirmant que "l’énergie éolienne ne répond pas à un besoin en France". Et publie une nouvelle étude ''Pour rétablir la vérité sur le coût de l'éolien''.
"La réalisation des objectifs du Grenelle de l’environnement, indique le think tank, à savoir 25 GW d’éolien installé d’ici 2020, se traduirait par un surcoût pour la société de l’ordre de 2 à 3 milliards d’euros. Le développement actuel de cette technologie s’explique uniquement par des tarifs d’achat garantis aux producteurs par l’État sur 15 ans, tarifs particulièrement attractifs, financés par les consommateurs d’électricité et qui permettent la constitution de «rentes vertes» dont le bien-fondé est discutable".
En outre, l'Institut a organisé un débat public, le 12 novembre 2008, réunissant Valéry Giscard d'Estaing, ancien Président de la République, Anne Lauvergeon, présidente du directoire du groupe Areva, et Corinne Lepage, présidente de CAP21, ancien ministre de l'Environnement. Propos choisis:
"le temps du débat raisonné est venu", indique Anne Lauvergeon. Avant de faire part du syndrome Nimby, particulièrement marqué dans l'éolien. "J'ai reçu plus de lettres de gens mécontents de nos activités éoliennes que de gens mécontents de nos activités nucléaires". D'où le choix stratégique du seul éolien offshore pour Areva.
"il est clair qu'il n'y a aucune énergie qui soit sans inconvénient, observe Corinne Lepage. Ce qui me choque (...), c'est de voir toutes les questions qui sont posées à propos de l'éolien et qui ne le sont pas pour les autres types d'énergie, notamment le nucléaire". Des questions telles que l'acceptabilité sociale, ne serait-ce que "la ligne THT de l'EPR de Flamanville". Elle souligne aussi l'avis de l'Ademe qui montre que l'étude de Vincent Le Biez est "truffée d'approximations et d'erreurs". Elle estime que le calcul des coûts doit être fait de la même façon pour toutes les énergies (incluant processus complet de production, coûts de raccordement, etc.).
Valéry Giscard d'Estaing a cherché des citations de Montaigne sur les éoliennes: "je n'en ai pas trouvé!"
La question principale pour lui est celle "des énergies émettrices de CO2". Les éoliennes? "Nous n'en avons pas besoin car nos pointes de consommation ne pourraient pas être couvertes par l'éolien" en raison du caractère intermittent de leur production. En cas de besoin, affirme-t-il, on ne peut pas savoir "si les éoliennes seraient là".
Il évoque aussi le "lobby éolien (...), un puissant lobby qui a imposé un régime d'aides fiscales tout à fait abusif". Pour conclure que "l'avenir, c'est pas le vent (..), c'est le solaire". Le solaire est une énergie, intense, constante "que nous ne savons pas capter". Lorsque ce sera fait, "l'éolien disparaîtra d'un coup". Avant de réclamer "un débat public" et des "décisions démocratiques".
Ecouter le débat intégral (1h45 environ).
Voir aussi le coût comparé de toutes les énergies par ExternE.