Un épisode qui renoue avec la mythologie classique des 4400 pour le plus grand plaisir du téléspectateur. On revient à des fondamentaux en retrouvant la complexité des rapports avec les hommes du futur et leurs différentes factions. C'est un peu confus, mais cela relance l'intérêt pour la suite de la saison.
Le "freak of the week" est un 4400 réalisant des films amateurs révélant au monde les grandes conspirations et crimes non élucidés (JFK, Jimmy Hoffa...). Mais ses scénarios ont-ils un quelconque rapport avec une capacité de 4400 ou cet homme est-il un marginal paranoïaque, réalisateur raté à ses heures perdues ? C'est Marco qui attire l'attention de Tom et Diana sur ce 4400. L'occasion d'ailleurs de retrouver au détour de quelques scènes une partie de la vieille dynamique entre Marco et Diana, avec la rupture récente de cette dernière, peut-être peut-on espérer que ces deux-là renouent ? Leur enquête les conduit à découvrir le monde conspirationniste dans lequel semble évoluer le 4400, mais c'est son prochain film en préparation, "The Marked", qui semble être le déclencheur de ses ennuis. Le NTAC visionne une bande-annonce intrigante, réalisée pour le producteur de ses films. Le 4400 évoque des dissensions au sein des hommes du futur. Certains, qui ne souhaitent pas qu'il y ait de changement, sont revenus dans le passé avec pour objectif d'empêcher les 4400 d'accomplir leur mission. Pour le téléspectateur un peu perdu dans les envolées mystiques récentes de la série, c'est une bouffée d'oxygène que de renouer avec des thèmes qui ont fait l'identité de la série et qui avaient été quelque peu délaissés. Ils sont dix à s'être emparés des corps de personnalités en vue. Avec un peu de retard, on apprend ainsi qui était véritablement Matthew : tout en révélant au passage l'implication d'Isabelle dans sa mort, Matthew était possédé par un des "marqués". Tom et Diana n'apprendront qu'un seul autre nom, celui du dirigeant d'une grande firme de logiciels. Si le 4400 n'a pas été tué, il se rétracte sur la fin, invoquant une proposition venue d'Hollywood et clamant que tous ces films n'étaient que pure invention. Certes, il n'y a jamais de certitude absolue de l'existence de ces "marqués" avant la chute finale de l'épisode, juste des indices convergents, mais le téléspectateur, comme Tom et Diana, n'a rapidement plus de doute sur la réalité de leur existence. D'autant que Tom, pour avoir mentionné cette éventuelle conspiration dans un de ses rapports, est emmené pour une évaluation psychiatrique forcée. Cela ne durera que le temps d'une nuit, mais c'est suffisant pour que des médecins s'introduisent dans sa chambre et lui injecte un produit mystérieux : à la sortie, il découvre, derrière son oreille gauche, la même marque que sont supposés porter les "marqués". Encore une fois, Tom se retrouve au centre de schémas qui le dépasse. Si aucun changement n'est à remarquer sur le moment, à la fin de l'épisode, le président de la firme de logiciels nous informe que Tom vient bel et bien de passer sous leur influence. Ils pourront "l'activer" quand cela s'avérera nécessaire. Toute cette storyline aux accents conspirationnistes qui permet de retrouver les manipulations des hommes du futur est plaisante à suivre. Elle redistribue surtout les cartes entre les différents camps qui s'affrontent. Au-delà de Jordan Collier et de sa promicine, il y a d'autres forces plus dangereuses à l'oeuvre. C'est sans aucun doute contre ces dernières que tous devront s'allier.
Reste que l'heure n'est cependant pas à l'alliance. Jordan et sa petite communauté s'installent dans un bunker dans Seattle. J'imagine que la petite centaine de membres de la congrégation a dû voyager discrètement. Et en prime, ils sont parvenus à rentrer en ville incognito. C'est l'occasion pour quelques retrouvailles. Ce sont tout d'abord les excuses d'Isabelle à Shawn, une confrontation sensée sceller les comptes qui se révèle peu convaincante. J'aurais aimé quelque chose d'un peu plus fouillé que ces quelques phrases clichés et que la raideur d'ensemble. Les retrouvailles entre Jordan et Shawn sont quant à elles également très prévisibles, faisant surtout office de prétexte pour un passage de relais "officiel" de Shawn à Kyle dans le rôle du "fils spirituel". Si initialement, malgré leurs différences de point de vue, leurs rapports restent calmes, Shawn mentionne le nom du politicien sensé représenter un danger selon Maia. Or, deux jours plus tard, ce dernier est victime d'une attaque et cloué à un lit d'hôpital, avec des séquelles irréparables au niveau du cerveau. Le timing est trop serré pour se raccrocher à une simple coïncidence. Les dénégations claires de Jordan se heurtent à l'incrédulité de Shawn, qui rompt les ponts définitivement. Le "I don't believe you" de Shawn s'oppose au "I believe you" de Kyle, à peine troublé par les accusations de son cousin. Le flambeau est passé, les scénaristes nous prouvant encore une fois combien ils aiment théâtraliser ce genre de scènes symboliques. Se sentant sans doute quelque part responsable, Shawn va même jusqu'à aller guérir le politicien si dangereux pour leur futur. "Don't thank me, just change" lui dit-il. En espérant que ce soit une conclusion heureuse et pas une erreur monumentale péchant par excès d'optimisme et d'idéalisme de sa part...
Bilan : En renouant avec la mythologie classique et les manipulations des hommes du futur, tout en introduisant de nouveaux acteurs dans l'affrontement actuellement en cours, l'épisode complexifie mais surtout re-capte l'intérêt du téléspectateur que le mysticisme des derniers épisodes avait quelque peu effrayé. Un bon épisode pour les 4400, un peu compliqué, comme l'est tout ce qui touche aux hommes du futur, mais cette complexité-là a le mérite d'être appréciable.