De l’éducation à la privation de liberté

Publié le 13 novembre 2008 par Pierreristic

Finalement tout le monde parle en long et en travers de l’éducation et de son importance dans ses rapports aux chevaux. Mais comment la définir, ou en fixer les limites?

Peu d’entre nous souhaite un cheval « anesthésié des sentiments » et totalement figé dans un comportement irréprochable, au point de ne jamais bouger une oreille. En tout cas, ce n’est pas ce que moi je recherche. J’aime les chevaux pour ce qu’ils sont à savoir des êtres vivants doués d’une personnalité.

La difficulté est de savoir comment laisser à son cheval un semblant de naturel là ou passe l’éducation.

Pour moi jusqu’à il y a peu l’éducation se bornait à un cheval qui ne tape pas et ne mord pas et à la limite qui ne me traine pas quand il est en main, donne les pieds. Mais force est de constater que ceci ne peut suffire.

S’imposer -quoi que le terme ne soit pas idéalement choisi puisque nous ne sommes pas dans le rapport de force- en selle, ne peut se faire que si l’on s’est imposé « au sol ».

Je pense à bien y réfléchir que l’humain doit paraitre aux yeux du cheval, comme le leader plus que comme le dominant et en tant que tel imposer respect et confiance mais par conviction et non par crainte. Or comme dans la nature le leader fixe des limites et impose des choix. Tu iras là et pas ailleurs, il n’y a pas danger fais moi confiance, tu attends que je te dise d’y aller, tu passes derrière moi et pas devant….

Ce principe établi comment savoir ce qu’il convient d’autoriser au cheval, quelle est sa marge, sa latitude?

Est ce qu’un cheval qui renifle et vous attrape par la manche pour attirer votre attention est mal éduqué pour autant? Ou doit on au contraire interpréter cette attitude comme une marque d’intérêt qu’il vous porte voire comme une reconnaissance et une preuve qu’il est à votre écoute et attend la suite?

Tout n’est ici que conjecture et question d’interprétation mais j’aurais tendance quant à moi à autoriser ces manifestations d’amitié comme je me plais à les interpréter.

Est-ce que l’éducation doit nécessairement passer par une inhibition totale de la personnalité du cheval au point que celui ci ne doive rien faire sans y être autorisé pour peu qu’il y ait un homme à ses côté? Si c’est cela l’éducation, je trouve la chose bien déprimante car en plus d’être privé de liberté physique, le cheval se retrouve privé de liberté même dans sa tête.

Je reste à me demander ce qui constitue les principes de l’éducation outre les plus évidents précédemment cités et si parfois certains n’ont pas une conception un eu trop rigide de ce terme. Mais quoi qu’il en soit, ceci ne doit pas être sans rapport avec les attentes que l’on a de son cheval. J’imagine que plus elles sont importantes et moins ou laisse de latitude à celui-ci sous couvert d’éducation toujours.

Quelles limites fixer vous à votre cheval et à contrario que lui autorisez vous?

Photo par ecuriesdiabolo