Projet : Russie, un goût de rassis

Publié le 12 novembre 2008 par Aurialie

Projet : Russie, le titre était prometteur, l’accroche de l’éditeur également : antinomie totale avec ce qui se dit et s’écrit en France et en Europe aujourd’hui ; écriture claire et transparente ; matière riche à polémique et réflexion à tous les échelons ; information percutante et pertinente, particulièrement d’actualité à la lumière des toutes récentes élections présidentielles en Russie.

Et si cette accroche est réaliste, il ne faut surtout pas s’attendre à une réflexion moderne et innovante. Les auteurs, anonymes, prônent un retour à une certaine forme de monarchisme, où la religion occuperait une place fondamentale. "Il faut donc ressouder la masse atomisée des individus égoïstes en un collectif uni, en société, en nation. Il faut stopper la décadence morale, restaurer la notion d’honneur, surmonter l’égoïsme et l’indifférence. La réussite n’est possible que par un retour à la religion comme référent majeur. Mais comment faire dans une société "humaniste" prête à admettre l’idée de mariage entre deux personnes du même sexe comme un droit aliénable de l’être éclairé ?" (p.180) S’en suit alors une citation de l’ancien testament et elle est loin d’être la seule.

Les auteurs dénigrent la démocratie ("Tous ceux qui déclarent comme principe de base la possibilité de choix sont des démocrates. Les communistes, les fascistes, les libéraux, les républicains et autre forment, de par leur essence intérieure profonde, une seule famille : la famille démocratique", p.287) et font preuve d’un manichéisme délirant - croyant = bien/athée = pervers consumériste ("Selon le petit bourgeois occidental, un individu normal est celui qui s’oriente non pas en fonction des commandements de Dieu, mais en fonction de sa carrière et de l’argent. Celui qui place la religion au-dessus de sa carrière et des hamburgers est un fanatique. celui qui place au-dessous de tout le reste sa carrière et les hamburgers est normal", p. 251/252).

Et ce premier ouvrage n’est que le 1e tome d’une trilogie. Le 2e tome est déjà sorti en Russie et le 3e ne va tarder. Ne comptez pas sur moi pour les lire et vous en faire un résumé, l’acte 1 du Projet m’a amplement suffi. Je vous conseille plutôt la lecture du roman Le dernier amour du président d’Andreï Kourkov, qui est en lice pour le prix littéraire irlandais IMPAC.

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