Les représentants des principaux pays producteurs de blé ont appelé à prendre d’urgence des mesures coordonnées afin de prévenir et endiguer la diffusion de la rouille des tiges du blé, un champignon capable de causer de lourdes pertes de rendements et qui menace ainsi la sécurité alimentaire.
Une nouvelle souche virulente baptisée Ug99 (car apparue pour la première fois en Ouganda en 1999) s’est propagée d’Afrique de l’Est vers le Yémen, le Soudan et l’Iran Iran fin 2007, précise l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans un communiqué publié mercredi.
Actuellement, il n’y aucune preuve que le champignon se soit propagé à d’autres pays. Une récente enquête sur le terrain, financée par l’Université Cornell (Etats-Unis), a exclu la présence d’Ug99 en Inde, Pakistan, Egypte et Chine. Mais on estime que jusqu’à 80% de toutes les variétés de blé semées en Asie et en Afrique sont susceptibles d’en être victimes. Les spores de rouille du blé sont essentiellement portées par le vent sur de grandes distances et à travers les continents.
Dans une déclaration adoptée par la Conférence Internationale sur la rouille des tiges du blé Ug99 à New Delhi (6-8 novembre 2008), les représentants des principaux pays producteurs de blé se sont engagés à appuyer la prévention et la lutte contre le champignon dans leurs politiques nationales et dans le cadre de la coopération internationale.
Les pays touchés et les pays à risque sont appelés à élaborer des plans d’urgence pour conjurer les épidémies de rouille qui pourraient entraîner des pertes de rendements dévastatrices et à partager les informations relatives aux mesures de contrôle. La création rapide d’un système mondial d’alerte rapide est jugée nécessaire.
L’intensification de la recherche agronomique et le renforcement de la coopération internationale pour développer de nouvelles variétés résistantes à l’Ug99 sont également considérés comme une nécessité. Il faut aussi augmenter la production de semences de qualité de variétés de blé résistantes à la rouille à l’échelle nationale et les distribuer aux communautés paysannes qui en auraient besoin.
Plus de 130 participants représentant les ministères de l’agriculture de 31 pays, de hauts fonctionnaires, des chercheurs, des producteurs de semences et des experts de production végétale ont participé à la réunion de New Delhi, organisée conjointement par le Conseil indien de la recherche agricole, le gouvernement indien, la FAO et ses partenaires de la Borlaug Global Rust Initiative.
“Nous continuerons à aider les pays à renforcer leurs compétences en matière de recherche, vulgarisation, protection des plantes et production de semences, et à obtenir le soutien de la communauté internationale pour atteindre nos objectifs communs face à la menace mondiale que constitue la rouille du blé et pour améliorer les moyens d’existence grâce à l’amélioration de la sécurité alimentaire”, a déclaré le sous-directeur général de la FAO responsable du département de l’agriculture et de la protection du consommateur, Modibo Traoré.
La FAO a récemment lancé son Programme mondial contre la maladie de la rouille du blé qui vient en aide à 29 pays en Afrique de l’Est et du Nord, au Proche-Orient et en Asie centrale et du Sud, qui sont soit touchés par le champignon soit à risque. Ces pays représentent 37% de la production de blé mondiale. L’appui de la FAO porte sur la prévention des situations d’urgence, la planification préalable, la diffusion de variétés améliorées, la multiplication des semences et la formation des agriculteurs.
Source : FAO