L'auteure est née en 1973 à Douala, au Cameroun.
Elle vit en France depuis 1991. Elle a publié L'intérieur de la nuit en 2005.
Musango est une petite fille de huit ans qui vit au Mboasu, en Afrique équatoriale. Les coups, la rudesse et les humiliations infligés par sa mère finissent avec son abandon, dans la rue. Commence l'errance dans une ville détruite par la guerre où la narratrice est livrée à la misère et au spectacle de la violence.
Vendue, elle accomplit ses tâches d'esclave et assiste au départ des filles pour “l'Europe”. Dans ce climat de destruction, on cherche des boucs émissaires et on les trouve dans les personnes les plus fragiles, on se raccroche aux superstitions sous prétexte qu'elles seraient la tradition.
La réflexion sur l'identité en péril d'un pays ravagé par la violence est prenante. Elle accompagne la quête de la petite Musango qui parle à cette mère qu'elle cherche et les deux parcours se nouent.
On voudrait juste écouter ce que nous dit une écrivaine africaine sur l'avenir d'une Afrique : les espoirs qu'elle nourrit et l'exhortation qu'elle lance avec force à prendre en main cet avenir.
Je ne connais pas l'Afrique et je ne peux que tendre l'oreille. Mais tout en fouinant dans les décombres d'un pays pour y trouver les moyens de se relever ou dans l'insupportable souffrance de l'enfant, l'auteure titille la conscience la plus encline à se recroqueviller.
On redresse le dos quand on lit ce livre tant il suscite le respect pour la pensée qui s'y déploie minutieusement. Et pour toutes les femmes qui ont du souci avec leur mère, ce livre est conseillé - (pas nous, môman).
Un très beau livre.