Jean-Louis Borloo était venu à Val-de-Reuil pour lancer l'ORU (Opération de rénovation urbaine) bien plus avancée qu'à Louviers en cette année 2008. (photo JCH)
Le journal Le Monde qui sera publié cet après-midi annonce l'information suivante : « Dans un rapport qui devrait être rendu public à la fin du mois, le Comité d'évaluation et de suivi de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) met en évidence l'importance des retards accumulés, l'insuffisance des ressources budgétaires et l'impossibilité de tenir les promesses effectuées depuis le lancement du programme par Jean-Louis Borloo en 2003. »
43 % seulement des actions programmées au cours des cinq dernières années ont été réalisées. C'est dire que l'Etat est loin d'avoir satisfait aux objectifs définis en accord avec les collectivités territoriales que sont les communes, les départements et les Régions. Après la récente signature du contrat ORU du quartier de Maison Rouge à Louviers (d'un montant de 37 millions d'Euros) j'avais sur ce blog fait part de mon scepticisme quant à la concrétisation des projets dans le délai projeté (2008-2013). Le contexte financier et économique global, l'absence de volonté réelle de l'Etat m'avaient fait écrire que les promesses ne seraient pas tenues. Je ne croyais évidemment pas si bien dire puisque j'étais dans l'ignorance de l'évaluation établie par le comité.
Cela veut dire que la municipalité et les habitants du quartier de Maison Rouge vont devoir affronter une réalité bien peu souriante : le désengagement probable de l'Etat, un Etat incapable de tenir une politique avec fermeté en accordant les moyens nécessaires.
C'était bien la peine que Fadela Amara (Secrétaire d'Etat à la politique de la Ville) vienne en grande pompe à Val-de-Reuil (après Jean-Louis Borloo) pour parrainer la signature d'un contrat d'insertion entre des entreprises du site et des jeunes désireux d'avoir une première chance. Si l'Etat ne respecte pas sa parole, comment voulons-nous que les jeunes qui souhaitent s'intégrer tiennent la leur ? Comment respecter un Etat qui ne serait pas respectable ? C'est tout le problème entre les discours des politiques et leurs actes au quotidien.