du jeune aveugle j'entends
toujours cliqueter la canne
et si la cadence est la même
l'écho change selon les heures
selon la pluie ou le vent
soleil levant soleil couchant
mais s'il neige dans la nuit
l'aveugle passe en chantant
*
tu parles une langue commune
que personne n'entend plus
les voisins agités sont
tous frappés de surdité
tu parles des choses mortes
enfouies sous le grand oubli
les cortèges de cloportes
s'emparent de l'infini
Jean-Claude Pirotte, Revermont, éditions Le temps qu'il fait, 2008, pp. 51 et 93
je ne connais ni les oiseaux
ni les fleurs ni les arbres
je me connais encore moins
je me cherche dans les décombres
et je me perds dans les chemins
où je ne croise que des ombres
je ne suis qu’un drôle d’oiseau
c’était l’opinion de ma mère
qui connaissait tous les oiseaux
toutes les fleurs et tous les arbres
et qui prédisait les désastres
elle me conduisait au zoo
afin de me montrer les cages
où vivent les enfants sages
*
sans nouvelles d’ailleurs
et n’étant pas d’ici
ma présence m’écœure
et mon absence aussi
Jean-Claude Pirotte, Revermont, Le temps qu’il fait, 2008, pp. 50 et 65.
Contributions de Benoît Moreau (les deux premiers poèmes) et de Tristan Hordé (les deux derniers)
Jean-Claude Pirotte dans Poezibao :
bio-bibliographie courte,
bio-bibliographie commentée par les textes,
Hollande (note de lecture de B. Moreau),
extraits 1,
lire la note de lecture de Revermont
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