Boréal compact, 228 pages
Résumé:
Si Ti-Luc Blouin est si pressé de se rendre sur la côte ouest, c’est qu’il est à la recherche de son père, un écrivain américain mythique qui vit reclus dans l’île de Mere, au large de Vancouver. Mais il trouvera là bien plus que ce qu’il avait escompté. Hier encore le royaume de la forêt vierge, l’île est aujourd’hui le théâtre de vifs affrontements entre la multinationale qui détient les droits d’exploitation de la forêt et tout ce que l’Amérique compte d’écologistes et de militants.
Mon opinion:
Le joueur de flûte (à ne pas confondre avec la légende allemande) est un roman très étrange. L'histoire commence bien. Le narrateur joue de malchances en rencontres souvent infructueuses. Il a un passé singulier et ses aventures sont amusantes. On attend justement qu'il laisse tout tomber pour prendre la route de l'Ouest. Et c'est là que tout se gâte. Je m'attendais à parcourir les routes avec Ti-Luc Blouin, à rencontrer des groupes d'écologistes qui se battent pour conserver la forêt, bref à un texte engagé qui me parlerait de ce qui m'intéresse vivement: la nature et sa protection. Au lieu de quoi, les préoccupations écologiques du roman ne semblent être qu'un prétexte à la drogue, l'alcool, la vie en communauté pour un groupe qui traîne ici et là et ne sait pas trop quoi faire de sa vie. Le style me semble confus, décousu et j'ai rapidement eu envie de terminer le volume pour passer à autre chose. On a du mal à s'attacher aux personnages, qui sont complètement à côté de la plaque. Ma lecture s'est donc déroulée rapidement, avec une certaine distance face à l'histoire. Je suis restée avec l'impression d'avoir survolé le roman. Ti-Luc est un homme sans colonne vertébrale (c'est le cas de le dire, il lui manque des vertèbres!) Il suit le courant sans trop se poser de question. On a l'impression qu'il vit dans un délire permanent. Les personnages sont tous aussi loufoques, jusqu'à son père, un écrivain reclus qui vit sur la codéine et l'alcool, qui nourrit son chien avec les mêmes substances, est maniaque d'Howard Hughes et écoute en permanence deux écrans de télévision dont un, diffuse des films pornos en boucle. Avec ce roman très étrange, l'auteur pousse un peu trop loin et l'histoire en devient inintéressante. C'est bien dommage, car il y avait là matière à un beau roman. Tout reste dans la superficialité. Les personnages vivent de drogues, d'alcool et de sexe et ne se construisent aucun avenir. On ne comprend pas trop leurs motivations et pour ma part, ça m'a fait décrocher...
Ce livre a été lu pour le Challenge 2007.