Placée au cœur de l'action gouvernementale pour les quartiers sensibles, la politique de rénovation urbaine présente un bilan très mitigé, cinq ans après son lancement. Dans un rapport inédit, qui devrait être rendu public fin novembre, le comité d'évaluation et de suivi de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) met en évidence l'importance des retards accumulés, l'insuffisance des ressources budgétaires et l'impossibilité de tenir les promesses effectuées depuis le lancement du programme par Jean-Louis Borloo en 2003.
La critique est d'autant plus sévère que les experts soulignent l'insuffisance des moyens accordés au reste de l'action gouvernementale, notamment au plan banlieue de Fadela Amara.
Des objectifs revus à la baisse. “Les trois quarts des crédits de l'Agence ont financé la moitié des objectifs du programme”, s'inquiètent les rapporteurs. Plus de 9 milliards d'euros, sur les 12 milliards attribuables par l'ANRU d'ici à 2013, avaient déjà été programmés fin 2007.
A cette somme importante s'ajoutent des subventions des collectivités locales et des organismes HLM. Mais le total ne permet de financer que 45,3% des démolitions (sur les 250000annoncées), 42% des reconstructions (sur 250 000), 54,4 % des réhabilitations (400 000) et 62,4 % des résidentialisations (400 000).
“Il est donc probable que les crédits disponibles ne permettront pas d'atteindre les objectifs du programme”, indique, de manière diplomatique, le rapport. Ce qu'un de ses auteurs résume plus crûment : “Le programme risque d'échouer.” Lire