Interview : Nicolas Messio : Alter Mundi

L'enseigne Alter Mundi, dédiée au commerce équitable et éthique, fête ses 5 ans ! Lancée en 2003 à Paris, aujourd'hui elle a commencé à se développer un peu partout en province. Doukyo est allé à la rencontre de Nicolas Messio, le gérant des magasins. Retour sur la naissance d'une belle histoire.

-Quelle était l'idée première d'Alter Mundi quand vous avez ouvert la première boutique à Paris rue du Chemin Vert ?

-Nous sommes partis du fait que les modes de consommation des individus jouent un rôle essentiel quant à la concrétisation du développement durable. Le projet Alter Mundi se base sur ce constat et cherche à proposer une offre contemporaine alliant produits éthiques / équitables, respectueux de l’environnement distribués grâce à des entreprises d’insertion.

-C'était très nouveau à l'époque ?

-Oui, à Paris, nous étions la plus grande surface jamais ouverte dédiée au commerce équitable en France. Depuis, le concept s’est affiné et le réseau s’est développé pour compter aujourd’hui onze boutiques en France ; la douzième ouvrant en décembre prochain à Paris dans XVIIIème.

-Que proposez-vous dans une boutique Alter Mundi ?

-Et bien, c'est très large ! De la déco, du mobilier, de la mode, des accessoires, des cosmétiques, de l'épicerie fine. Alter Mundi propose des espaces uniques de vente de produits contemporains, réalisés par des artisans et des petites entreprises du Sud se distinguant par des pratiques sociales et environnementales responsables.
Les boutiques abritent également des espaces culturels et événementiels qui servent à informer. On essaie aussi de faire vivre chaque espace en organisant des événements (ateliers culinaires, expos...)

-La mode éthique a connu un véritable boom ces derniers temps. Est-ce le cas chez vous aussi ?

-Tout à fait ! Nous avons inauguré notre concept Alter Mundi Mode à Paris en août 2006. Pour l'instant unique, celui-ci regroupe des marques comme Veja, Ideo, Tudo Bom ?, Monsieur Poulet, Art.23, Les Fées de Bengale, Ethos ou Bilum qui s'adressent à l'homme et à la femme. Aujourd'hui, cette activité mode représente 40 % de notre chiffre d'affaires (soit 1,1 millions d'euros en 2008). C'est l'une de nos évolutions phares et nous espérons bien ouvrir d'autres boutiques Alter Mundi Mode en France.

-Avez-vous connu d'autres évolutions ?

-Oui, il y a aussi le développement des produits bien-être et de la cosmétique. C'est un autre secteur en pleine expansion. Mais ce qui est frappant c'est le fait que notre clientèle s'est élargie. Aujourd'hui des gens de 18 à 55 ans viennent chez nous. Ce ne sont plus seulement des bobos ou des écolos. Et en ces temps de crise, nous constatons que notre activité n'est pas en baisse. Si les clients achètent moins, ils préfèrent aussi acheter bien ! Enfin, notre autre grande évolution est d'avoir développé les franchises. C'est ce qui nous a permis de nous faire connaître en province.

-La province c'est important pour vous ?

-Oui car l'éthique ou le bio ne sont pas uniquement des phénomènes parisiens. Nous voulons que le plus grand nombre profite de notre offre. D'ailleurs nous avons le projet ambitieux d'ouvrir 10 nouvelles boutiques en 2009.

-Et vous en tant qu'acteur dans ce milieu, quel comportement avez-vous au quotidien ?

-Déjà, je mange bio. Ensuite beaucoup de choses du quotidien sont devenues des réflexes. J'ai aussi bien isolé mon appartement. Mais mon vestiaire aussi est en plein changement. J'achète des vêtements bio ou éthiques mais si je déplore une offre encore trop limitée pour l'homme. Je porte des costumes au quotidien et il y a peu de choix. Il y a une grosse demande sur le costume en fibre recyclée et je pense qu'il y a là des choses à faire.

Toutes les adresses Alter Mundi :

http://www.altermundi.com/nosadresses