Deux séries remontent le fil des années napoléoniennes. Les Souvenirs de la Grande Armée de Michel Dufranne et Alexis Alexander (Delcourt) démarrent en 1807 et s’intéressent au quotidien des soldats de l’Empereur. Pour sa part, Double Masque approche l’univers des puissants et s’intéresse aux intrigues du palais à partir de 1802. Le premier cycle de cette série de Jean Dufaux et Martin Jamar se termine quelques mois avant le couronnement de Napoléon.
Février 1804. Napoléon Bonaparte est le Premier Consul. Il craint pour sa vie. Qui donc ourdit un complot contre lui ? La liste des suspects s’allonge : Pichegru, le Général Moreau, Cadoudal... Et d’envoyer ses hussards quérir le possible commanditaire – le Duc d’Enghein – avant de le faire fusiller après un procès expéditif. Et de reprendre à son service le fameux Fouché qui, en général, n’a pas d’égal pour démasquer les traitres. Mais voilà, son flair pourrait bien lui jouer des tours dès lors qu’il s’agit de sa petite sauterelle, Joséphine, sa fille. Heureusement, le fidèle François – dit La Torpille, un petit escroc passé au service de la Police secrète –, est aussi sur la piste des comploteurs et va retrouver une alliée inattendue, l’Écureuil…
Fin de cycle consacré à Bonaparte, cet épisode se lit comme une histoire indépendante même si elle est reliée à l’ensemble des personnages de la série. Jean Dufaux tisse une théorie du complot toujours appuyée sur des faits historiques mais agrémentée par son imagination. Le résultat est une intrigue fine, vivante et pleine de surprises. Le dessin de Martin Jamar, un brin naïf ou caricatural pour les personnages, est d’une grande élégance et particulièrement soigné dans les décors. Reprenant lui-même la mise en couleurs directes à partir de ce T4, cet expert du XIXe siècle achève de donner ses titres de noblesse à cette série.
Chronique publiée sur Auracan.com