Retour sur la victoire d'Obama par Oumar N'diaye

Publié le 11 novembre 2008 par Bababe

Analyse et enseignements...

L’homme qui va endosser le costume présidentiel le 20 janvier prochain en Amérique mesure mieux que les brillants analystes de ça et là les obstacles et les tâches colossales qui l’attendent, l’Amérique des larmes et des humiliations qui lui a accordée sa confiance est en phase avec ses thèmes d’unité et d’espoir.

Obama est le savant mélange de la sagesse africaine et du réalisme occidental, que ceux qui se hâtent à dresser le bilan d’un homme qui n’a pas encore mis en exergue sa conception de l’exercice du pouvoir nous laissent le temps de vivre ce moment historique pour ne pas dire le désaveu de la conception des idéologies puritaines.

La victoire d’Obama est d’abord la victoire de la démocratie des actes sur la démocratie conceptuelle, c’est celle de l’unité sur les divisions, c’est aussi celles des combats et des sacrifices sur le mensonge et de l’ordre établi, c’est enfin la réponse d’une diversité affirmée sur une les exigences d’une époque qui en réclame.

Les noirs ne réclament pas des Obama partout dans le monde, mais ils demandent à ce que le rêve du pasteur King puisse se réaliser là où les minorités même les plus talentueuses restent condamnées au silence et à l’étouffement.

Obama vient de donner une leçon d’humilité et de courage à tous les dirigeants politiques, là où certains avaient choisi de jouer sur la force de l’identité, sur les racines de la religion, sur les peurs des venus d’ailleurs et j’en passe, lui a toujours recherché l’unité dans la diversité, le compromis face au conservatisme aveugle et la reconnaissance ainsi que le respect au-delà des origines.

Que l’espoir soit permis car seul l’espoir chapoté par une unité réelle et efficace peuvent vaincre les maux et les souffrances qui minent notre existence d’aujourd’hui et de demain.

Alors Amérique des contradictions et des rêves sublimes, nous te disons merci de nous avoir fait vivre cette réalité rêvé d’il y’a 40 ans par un pasteur qui a donne sa vie pour qu’il devienne un fait.

L’Amérique blanche a accomplie un geste admirable là où l’Amérique noire a laissé des vies et des héros, le mérite d’Obama c’est d’avoir pu réconcilier ces deux Amériques qui se côtoyaient le jour et se rejetaient la nuit.

Un homme capable d’inspirer une telle confiance et d’accomplir une si belle réconciliation est certainement capable de surmonter toutes les crises qui angoissent le portefeuille du financier ou des laissés pour comptes.

Je termine par l’adage peul qui dit  «  Que le meilleur couturier doit réserver sa prise de mensuration à ses propres clients et non à un supposé tronc d’arbre même s’il présente la mesure approximative », ce qui veut dire que le reste du monde doit revoir ses insuffisances et ses visions politiques pour s’approcher du réalisme américain. Il ne s’agit pas d’être intraitable dans l’art de la critique de l’autre sans jamais revisiter ces carences.

Oumar Moussa N’DIAYE