Tout change...mais aux Etats-Unis

Avec la large et nette victoire de Barack Obama aux élections présidentielles américaines, d'aucuns pensent certainement qu'il est temps pour le blog des résistances au changement de mettre la clé sous la porte ; qu'avec un slogan comme "Yes, we can", tout est désormais possible et que ceux qui en doutaient encore en sont pour leurs frais. Oui, c'est vrai, les Etats-Unis n'ont plus peur du Noir et ont élu massivement un Afro-américain à la tête de leur éxécutif.

Mais, ça ne vous a certainement pas échappé,  l'Amérique n'est pas la France et l'exemple de la première démocratie du monde déteindra peut-être un jour prochain sur le pays aux 300 fromages, patrie des droits de l'homme, qui sait si mal s'y prendre avec l'intégration de ses populations immigrées. L'heure n'a pas encore sonné. Notre bel hexagone n'est toujours pas sorti, lui, de ses contradictions et de ses résistances au changement.

Ce n'est pas moi qui le dis mais Ezra Suleiman, professeur à Princeton, bon connaisseur de notre langue et de nos moeurs, qui vient d'écrire un livre intitulé : "Schizophrénies françaises". Il nous y assène quelques vérités dures à entendre telles que : "La France n'est pas une société bloquée, mais temporairement immobilisée par la peur de la mondialisation, n'ayant pas encore trouvé le courage d'accepter l'incontournable réalité."

Quand nous serons capables ("no, we can't) d'élire à la tête de l'Etat une femme, un ou une noire, un homme ou une femme d'origine maghrébine, un homosexuel, un handicapé ou tout représentant d'une quelconque minorité, je vous promets, j'arrête le blog. A mon avis, question résistances au changement, j'ai encore quelques années de boulot.

Pierre Zimmer