Magazine Culture

Desperate housewife des années 80

Publié le 11 novembre 2008 par Mgallot

07bf9f4a7964b1dc8d05c2c2c18d8bb4.jpgFilm mythique s'il en est, Sexe, mensonges et vidéo de Steven Soderbergh, palme d'or à Cannes en 1989, passait aujourd'hui à l'Institut Lumière, et, ma foi, cela tombait plutôt bien parce que je ne l'avais jamais vu et qu'il pleuvait...

Ah! Les années 80... peut-être parce que j'y ai passé mon enfance, j'ai un plaisir tout régressif à retrouver les looks de cette époque. Le t-shirt ample bicolore sur mini-jupe noire et santiags, la frange relevée en pétard (que j'ai désespérément tenté d'imiter alors sans jamais y parvenir car je n'avais probablement pas les cheveux adéquats - ou alors pas la technique), le bandana rouge, la coupe masculine K2000.

Et puis il y a Andie Mac Dowell, la charmante, épouse malheureuse dans l'opulence de son pavillon de banlieue riche. Son menteur de mari, jeune avocat à succès, lui cache une relation extra-conjugale avec sa propre soeur cadette, une bombe latino qui a chaud au derrière (et qui n'est pas sans rappeler le personne interprété par Eva Longoria dans l'actuelle série "Desperate housewives").

aeff4bd57d8bfdb17fabfe8ce56b2298.jpg
Le scénario est parfait: un vieil ami de jeunesse du mari, Graham (interprété par l'excellent James Spader - prix d'interprétation masculine à Cannes pour le rôle), débarque un jour dans le pavillon cossu. Il est un peu artiste, aussi sincère que le mari est menteur, et surtout il tourne des vidéos de femmes qu'il interviewe sur leur vie sexuelle pour les visionner en solitaire. La suite n'est pas très difficile à deviner. Happy end à la clé.

Sexe, mensonges et vidéo enterre les valeurs des années 80. Le fric et la réussite ne triompheront pas de l'amour sincère. Le mari, dans son immense bureau de verre, ne pèsera pas le poids face au troublant Graham, l'homme vrai (qui soit dit en passant a dû faire rêver plus d'une jeune femme). Le matériel ne l'emportera pas face à l'humain. On me souffle dans l'oreille que ces valeurs existent toujours, que ce ne fut pas le propre des années 80, et je crains qu'on n'ait raison, mais tant pis, j'avais envie de rêver un peu avec Ann et son langoureux Graham (qui me rappelle les gueules d'ange des boys bands 1ère vague exposées alors sur les murs des chambres pré-adolescentes). 

d4046845d98506a0ef2045d6a2909d55.jpg
L'utilisation de la vidéo amateur était assez nouvelle à l'époque - certes, la super 8 existe depuis longtemps, mais son usage était très limité, et le son manquait. Graham en fait un instrument de vérité qui libère la parole et les pulsions. Mais le jeu se révèlera aussi dangereux, car les images enregistrées peuvent échapper à leur créateur. Certes, les images ne sortent pas du cercle privé (Internet et la télé-réalité restaient à inventer), mais on voit déjà germer ce que révèleront avec excès les décennies suivantes, l'ambiguïté de l'exhibition devant la caméra, le voyeurisme.  Dans le film, Graham détruit ses bandes quand il s'aperçoit qu'elle peuvent être violées et visionnées à contre-emploi. Aujourd'hui, il filmerait en direct avec sa webcam. Alors, un brin de nostalgie me pousse à m'interroger : et si on méditait sur la sagesse de Graham?

(une note dans laquelle j'ai réussi à placer "desperate housewives" et "sexe", ce devrait être excellent pour l'audience de mon blog... les moteurs de recherche vont aimer!)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mgallot 60 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine