Il y a trois semaines, le premier ministre tchèque l'avait promis à Angela Merkel : le traité serait ratifié «avant la fin de l'année», avant que Prague ne prenne la présidence de l'Union européenne, le 1er janvier. Mais la semaine dernière, Topolanek avouait que ce ne serait pas possible, à cause de «facteurs externes».
A la demande du président Klaus, le processus a été reporté. La Cour constitutionnelle, qui devait se déterminer hier sur la conformité du texte avec la Constitution tchèque, rendra son verdict le 25 novembre. Car Vaclav Klaus, qui souhaite s'adresser à la Cour avant ce verdict, se trouve, depuis lundi et pour 3 jours, en visite d'État… en Irlande. Ce soir, il dînera avec Declan Ganley, héraut du non au référendum ! Vaclav Klaus, qui avait été le seul chef d'État à saluer la «mort» du traité européen après le référendum irlandais en juin, avait reçu Declan Ganley en juillet. Il lui avait alors promis son soutien pour la création d'un parti européen critique vis-à-vis de l'UE. Si une telle formation présentait des listes dans plusieurs pays lors des élections européennes de 2009, celles-ci pourraient se transformer en véritable référendum à l'échelle européenne !
Le président Vaclav Klaus a déjà annoncé qu'il ne hisserait pas le drapeau européen sur sa résidence, le château de Prague, durant la présidence de l'Union, au motif que la République tchèque «n'est pas une province de l'UE». Un récent sondage suggère que les Tchèques partagent de plus en plus le scepticisme de leur président : ils sont aujourd'hui 55 % à se prononcer contre la ratification.