J'ai lu le dossier 345 du magazine telquel intitulé "la toile des grandes familles". De manière empirique, nous autres marocains savons que pour pouvoir aspirer à un avenir radieux il faut naitre sous une bonne étoile c'est à dire naitre dans un certain milieu. Le choix u mot "toile" est tout à fait approprié.
Tout le dossier est intéressant mais cet encadré a attiré mon attention :
Roturier. L’ascension est possible
La meilleure chance pour un fils du peuple de gravir très haut les échelons de la société marocaine est de naître la même année que le prince héritier. Et pour cause : “Depuis Hassan II, le Collège royal est le premier lieu de formation et de renouvellement des futures élites”, explique cet observateur. L’institution a permis à Fouad Ali El Himma & co d’être propulsés des campagnes marocaines à la place de passager de la luxueuse voiture royale. Les camarades de classe du roi se retrouvent dans les cercles proches du Pouvoir. D’un père instituteur à Ouarzazate, Rochdi Chraïbi est devenu directeur officieux du cabinet royal.
Fils de alem, originaire de la lointaine région de Bejaâd, Yassine Mansouri a exercé diverses fonctions officielles avant d’être nommé à la tête de la DGED, le service de renseignement extérieur du royaume (DGED). Pour ceux qui voient le jour entre deux promotions royales, les grandes écoles restent un deuxième circuit de cooptation, qui a notamment souri à Meziane Belfqih, devenu conseiller de Mohammed VI.
1- côté forme, le mot roturier m'a bp choqué. Dans le dictionnaire ce mot veut dire "qui appartient à la classe des roturiers; plus gén., qui n'est pas noble"... Sous d'autres cieux on parle d'outsider.
2- côté fond, j'ai envie de dire "iyeh et pour les autres ils font comment ?" Ah, on nous explique qu'ils ont deux possibilités pour gravir l'hiérarchie sociale. Soit de naître la même année que le prince héritier, rappelez-moi combien d'élèves y-a-t-il dans les promos du collège royal et combien est le nombre d'habitants au Maroc ? Sans oublier que des princes héritiers il y en a un tous les 40 ans. Wa zedena b'keri l'gueddame... Soit les grandes écoles. Encore une fois ma mémoire est défaillante, rappelez-moi combien de marocains ont la possibilité d'obtenir leur baccalauréat et parmi ces bacheliers chanceux combien peuvent intégrer les grandes écoles marocaines ou étrangères ?
Je me demande de qui se moque-t-on. Pas de malentendus, ce n'est pas de telquel que je parle mais de ce pays que certains ont osé qualifier du plus beau du monde !
Mettons-nous d'accord, dans toutes les sociétés une classe d'élite existe. Ce qui n'est pas normal et qui complétement injuste c'est quand l'accès à cette sphère est verrouillé. Pour le cas du Maroc, je sais que mes propos vont titiller certains, les choses ne disent pas leurs noms mais il y a un système de castes bien installé.
Pour revenir à l'actualité internationale, si l'Amérique a tjrs fasciné et si cette dernière élection a autant ému c'est parce que justement tout est possible pour un enfant du pays ou pour un émigré récemment débarqué. Le fameux american dream.
Ce qui me donne tjrs le sourire, ironique et moqueur s'entend, c'est quand j'entends cette même élite parler sans sourciller b'wejeha 7mere ou plutôt bel'wejehe l'kareme comme on dit chez nous, de la fuite des cerveaux ! Sans rire. Comme si elle ne savait pas pourquoi toutes ces compétences préfèrent s'exiler avec toutes les déchirures que cet exil implique plutôt que de rester dans un pays qui ne les reconnait pas. Et il ne faut pas oublier non plus ceux qui se jettent à la mer pour gagner l'autre rive.
Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ces injustices qu'on cultive avec soin chez nous me tapent sur le système, me mettent hors de moi, me font crier famine.
PS : je m'attends à quelques commentaires des spécialistes de l'interprétation à la guise de l'imaginaire !