Le 11 Novembre à contre-pieds

Publié le 11 novembre 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
UN SUICIDE EUROPEEN

Par Daniel RIOT
11 Novembre 2008...
>>>Les jeunes fusillés réhabilités ? Il était temps...
90 ans après, la « nation » se donne bonne conscience à peu de frais. C'est « signé Sarko ». N'insistons pas... Il a bien fait de le faire. Dans 90 ans, on commémorera peut-être d'autres victimes d'aujourd'hui. Ceux qui font le honte de la république : les prisonniers traités d'une façon indigne, les exclus du progrès traités en délinquants, les migrants « gérés » comme des bestiaux... Tous ceux pour qui l'expression « droits de l'Homme » est vidée de son sens.
L'esprit de résistance (qui était plus fort chez nombre de ces « fusillés » que le désespoir) est d'abord une lutte contre les mots d'ordre iniques et les modes du temps qui nous font régresser plus que progresser. Cela reste vrai aujourd'hui
>>> La flamme du soldat inconnu non rallumée ? Pourquoi ? Pourquoi pas ?
Les symboles ne valent que par l'importance qu'on leur accorde. Pour moi, ce « soldat inconnu », il incarnait les soldats disparus. Ceux qui sont morts, tues au front, mais qui n'ont eu aucune sépulture. Sarkozy peut faire ce qu'il veut, et ce n'est pas lui qui va régir, en vaniteux, nos mémoires individuelles et collectives : à chacun sa « pensée ». Personnellement, je pense à mon grand-père tué 24 ou 48 heures avant le cessez-le-feu...Son corps n'a jamais été retrouvé. Ma grand-mère a vécu toute sa vie de labeur avec son souvenir. En veuve inconsolable. Et ses enfants, dont ma mère, ont été orphelins. De guerre. Donc d'inhumanité. J'y pense...même si Sarkozy ne rallume plus la flamme.
>>> Le 11 novembre, « fête nationale sous le signe de l'Europe » ? Fillon le dit. Sarkozy le veut. Tant mieux. Tout doit être place sous le signe et surtut dans la dimension européenne.  Mais une question, bête : Dans les controverses de cet An 2008 sur les commémorations en tous genres, pourquoi oublier systématiquement que la première et la vraie « Journée de l'Europe », c'est le 5 mai ? En référence au 5 mai 1949 qui a vu naître le Conseil de l'Europe, donc l'Europe des valeurs qui prennent tout leur sens par le droit. Que Jean-Marie Bockel n'en parle pas m'attriste. Pour lui.