La réforme de la carte des Chambres de Commerce et d’Industrie en France fait l’objet d’un très intéressant dossier dans le dernier numéro d’Acteurs de l’Economie. Un dossier qui nous révèle les nouvelles intentions centralisatrices de l’Etat qui est à la manœuvre tout en laissant le président national des CCI faire le travail. En voulant, en effet, calquer le nombre de CCI sur le nombre de régions administratives et en leur donnant des pouvoirs étendus, Sarkozy et son gouvernement réaffirment leur penchant jacobiniste. Un penchant que l’on sent poindre avec plus de persistance en ces temps de crise. Ainsi va la volonté du président de reprendre en main la vie de la finance et de l’économie avec des méthodes dignes de Colbert lui-même. En témoigne la récente convocation des préfets et des trésoriers payeurs généraux à l’Elysée en vue de les renvoyer sur le terrain avec des directives impératives dignes de celles du grand intendant de Louis XIV. Dans le monde consulaire régional s’opposent donc les tenants de la réforme nationale qui fait de chaque CCI régionale l’interlocuteur officiel et leur donne une main mise sur des antennes locales sans structures ni budgets autonomes. Ce qui en fait des entités dotées d’un statut supérieur à celui d’une préfecture de Région. Face à cela Guy Mathiolon, président de la CCI de Lyon, avec ses collègues de Saint-Etienne et de Roanne en particuliers, a lancé l’idée d’une CCI « métropolitaine » épousant le schéma de la Région Urbaine de Lyon (de Vienne à Villefranche, de Bourg à Bourgoin, Saint Etienne et Roanne) et qui s’intégrerait dans un processus régional. Et ce débat est essentiel car aujourd’hui les régions n’avanceront que fortes de métropoles rayonnant en Europe et dans le monde en s’adossant à un potentiel économique et humain suffisant. Dès lors la métropolisation…