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La victoire en chantant

Publié le 11 novembre 2008 par Giher
Mardi 11 novembre 2008 09h34 - LA VICTOIRE EN CHANTANT - politique Au sujet de la guerre de 14-18, les mentalités changent. Longtemps on l'a considérée côté français comme légitime, comme justifiée et les trente-six mille monuments qui décorent les places publiques françaises ou les squares en témoignent. Seuls quelques uns d'entre-eux, très rares, et aux fâcheux accents pacifistes selon les va-t-en-guerre comportent des inscriptions qui s'en prennent à la guerre en générale du genre "maudite soit la guerre". Quelques couacs dans l' unanimité guerrière. Les trente six mille monuments aux morts français avaient pour fonction de faire digérer cette guerre immonde auprès des survivants et des civils et de lui donner un sens.
Comment justifier une guerre sans lui inventer des causes ? Demandez à Bush, il en connaît un rayon sur le sujet.
Aujourd'hui on considère de plus en plus que cette guerre inutile fut une monstruosité . et elle continue de peser avec pugnacité sur les consciences ; sur toutes les consciences.
La proposition de Lionel Jospin de réhabiliter les 600 fusillés pour l'exemple refait surface. On comprend mieux les désertions les auto-mutilations , les suicides de terreur et de désespoir, et les mutineries qui furent dissimulées pendant des décennies et qui exprimaient fâcheusement une réalité qui devait être absolument méconnue des civils. Il fallait faire oublier aussi que la chair à canon envoyée en première ligne était majoritairement constituée de paysans et d'ouvriers, les cocus de l'histoire, les dindons de la farce. j'ai appris que dans un hameau près de chez moi une quinzaine de mobilisés furent envoyés au front. Aucun n'en revint. La guerre de 14-18 c'est 11 millions cinq cent mille morts, des millions de blessés, civils et militaires, sans compter les dégats collatéraux, des pays dévastés et la souffrance indescriptible, qu'on oublie souvent, des familles de soldats morts pour une cause qu'ils avaient le plus grand mal à comprendre. Pour beaucoup d'entre-eux, le vrai sujet était de tenter de sauver leur peau dans ce merdier absurde. Les propos dénués de trémolos patriotiques de Lazare Ponticelli, le dernier poilu français de 14-18 mort en mars à l'âge de 110 ans remettaient les pendules à l'heure.
Si vous le trouvez, regardez le beau film de Jean-Jacques Annaud " La Victoire en chantant", il explique bien des choses sur notre nature belliqueuse. 0 miam  | 0 commentaire [0 TrackBack(s)]

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