Comme nous parlions de musique dans la note précédente, voici un vieux poème retrouvé dans mes papiers et qui aborde le même thème.
LA MUSIQUE
La musique, obsédant refrain
Aux mille aspects changeants
Non sens proclamé par mille violons complices
Violonade à rebours ;
Non à la critique et à « ses voiles sur la mer »
La musique c’est l’abstrait de l’être le plus pur
Quintessence du doute qui se cherche et se trouve
Se retrouve et repart
Reprise de l’orchestre
Quintette pour piano opus 24
Requiem allemand pour une autre Bohême
Emmanuel Kant s’est retiré en silence.
Neuf symphonies muettes
Et Monsieur Bartok
Et Monsieur Sibelius, ce poète outragé
Le cygne et son chant
Il s’appelait Tuonella.
Consonance latine pour l’Espagne de Falla :
Ses jardins andalous du pays musulman
Chant lascif des femmes dans la nuit de l’Orient
Chaleur à l’Occident du rêve.
La musique.
Ma musique.
Refrain pour l’actrice dans un film de Rohmer.
Applaudissements sur la place publique
Ecoutez tous.
Ecoutez la nostalgie de cette fille
Et son chant. Lointain.
La rumeur de la mer et le chant légendaire des sirènes
L’infini du monde dans une coquille, sur la plage.
Le vent, parfois, dans les ramures d’hiver,
L’or dans les trembles, au printemps de l’espoir.
L’été, la chaleur et les soirs
Eternel crépitement, insectes inlassables
Bruits inclassables, dans le souvenir du midi.
La musique
Des pas dans la rue qui résonnent,
Au petit matin, à la sortie des bars
Claquement sec d’une portière
Bruit de moteur.
La soirée se termine.
Tout est fini.
Voici le jour et sa tristesse infinie.