Petite phrase pour gros chagrin: John Steed entre la vie et la mort

Publié le 04 novembre 2008 par Pierreristic

Il y a des phrases qui anéantissent tout avant même d’être achevées.

La première fois où vous l’avez monté. La seule fois où il vous a mordu. Comme il était agacé lorsque vous le pansiez, les heures passées à le brosser à la main parce qu’il ne supportait pas l’étrille. La première fois où vous avez sauté avec lui et où vous vous retrouviez dans un équilibre très précaire, son air de méchant lorsque vous l’approchiez mais son caractère doux au fur et à mesure que vous preniez soin de lui , lorsqu’il jouait avec vos cheveux et que ca vous faisait rire , lorsqu’il vous a donné  un tellement grand coup de tête que vous aviez un trou dans la lèvre et qu’elle est restée enflée pendant 3 jours. Les touts petites éperons que vous mettiez pour ne pas lui faire mal, comme il était beau tondu, avec sa couverture et sa crinière bien faite.

Lorsque vous avez levé la main pour le caresser et qu’il s’était tapé la tête contre le haut de son box, était parti au fond tout sonné et que vous vous étiez précipitée, inquiète et honteuse, pour voir si ça allait même s’il n’avait rien, la seule fois où il s’est cabré dans le cross, et que vous avez bien cru ne pas en sortir vivante, mais bien sûr ca n’était pas sa faute…

Lorsque que vous avez fait votre première Concours de Saut d’obstacle avec lui et que ça c’était très mal passé, et que vous vous en étiez voulu. Lorsque vous avez sauté 1m50 pour la première et seule fois et que c’était avec lui, lorsque vous étiez fière d’avoir fait un joli parcours d’obstacle avec lui en concours même si vous n’aviez pas gagné. La première fois où il vous a fait un câlin, et toutes les fois suivantes.

Comme vous étiez jalouse lorsque vous ne le montiez pas, mais comme il était beau à voir de l’extérieur….Lorsque vous vous étiez pris un chandelier parce qu’il pensait qu’il fallait encore sauter un obstacle. Les quelques fois où vous vous étiez énervée contre lui, et les fois, beaucoup plus nombreuses, où vous en étiez fière et le félicitiez. Les longues négociations lors des cours de dressage pour obtenir ce que vous vouliez sans le fâcher. Lorsqu’il n’hésitait pas à vous pousser pour réclamer un bonbon à la carotte . La fois sur la piste ou il vous a fait un saut de mouton phénoménal et où vous avez put voir la cavalière à côté de vous du dessus. Le concours complet que vous vouliez faire avec lui « pour voir», et pourquoi pas aller peut-être un jour aux championnats de France avec lui ?

Lorsque vous êtes allée le voir hier et que vous n’arriviez pas à détacher votre regard de lui parce que c’était peut-être la dernière fois. Tout ce travail, ces souvenirs et ces projets, dont il ne reste que les heures que vous avez passées à pleurer, anéantie par cette seule et simple phrase qui résonne dans votre tête : « John Steed est entre la vie et la mort ».