Il y a des phrases qui anéantissent tout avant même d’être achevées.
La première fois où vous l’avez monté. La seule fois où il vous a mordu. Comme il était agacé lorsque vous le pansiez, les heures passées à le brosser à la main parce qu’il ne supportait pas l’étrille. La première fois où vous avez sauté avec lui et où vous vous retrouviez dans un équilibre très précaire, son air de méchant lorsque vous l’approchiez mais son caractère doux au fur et à mesure que vous preniez soin de lui , lorsqu’il jouait avec vos cheveux et que ca vous faisait rire , lorsqu’il vous a donné un tellement grand coup de tête que vous aviez un trou dans la lèvre et qu’elle est restée enflée pendant 3 jours. Les touts petites éperons que vous mettiez pour ne pas lui faire mal, comme il était beau tondu, avec sa couverture et sa crinière bien faite.
Lorsque vous avez levé la main pour le caresser et qu’il s’était tapé la tête contre le haut de son
Lorsque que vous avez fait votre première Concours de Saut d’obstacle avec lui et que ça c’était très mal passé, et que vous vous en étiez voulu. Lorsque vous avez sauté 1m50 pour la première et seule fois et que c’était avec lui, lorsque vous étiez fière d’avoir fait un joli parcours d’obstacle avec lui en concours même si vous n’aviez pas gagné. La première fois où il vous a fait un câlin, et toutes les fois suivantes.
Comme vous étiez jalouse lorsque vous ne le montiez pas, mais comme il était beau à voir de l’extérieur….Lorsque vous vous étiez pris un chandelier parce qu’il pensait qu’il fallait encore sauter un obstacle
Lorsque vous êtes allée le voir hier et que vous n’arriviez pas à détacher votre regard de lui parce que c’était peut-être la dernière fois. Tout ce travail, ces souvenirs et ces projets, dont il ne reste que les heures que vous avez passées à pleurer, anéantie par cette seule et simple phrase qui résonne dans votre tête : « John Steed est entre la vie et la mort ».