Monte islandaise: je suis convertie

Publié le 05 novembre 2008 par Pierreristic

« Moi, je pense que ça te plairait. »

Moi non plus je ne doutais pas que l’équitation islandaise, ça me plairait. Parce que de toute façon, c’était un vieux rêve. Les grands chevaux m’ont toujours impressionnée ; d’ailleurs j’en ai rarement monté (ma taille aidant…). Le saut d’obstacle, c’était marrant jusqu’à 50 cm, après ça l’était plus du tout. J’ai fait beaucoup de chutes (parfois vraiment douloureuses), j’ai beaucoup angoissé. Je ne rêvais que de petits chevaux rondouillards aux allures sautillantes ; d’islandais en bref…

J’ai une grande chance : mes voisins ont trois islandais. Mais bizarrement, ça a jamais fait « tilt ». Je pense en connaitre les raisons, mais ça ferait un texte bien trop long et barbant !

Alors quand le voisin m’a dit ça, mon cœur a fait un bond… Et quand voisine m’a proposé de m’emmener voir le cours d’équitation islandaise de sa fille, j’ai sauté sur l’occasion ! C’était un peu loin, en Allemagne ; une demie-heure de route, mais j’étais motivée, j’allais pas tout gâcher avec mon mal des transports !

Motivée parce que mon centre équestre de monte western était vraiment dans la m**** jusqu’au cou, parce que dans les cours on ne faisait que faire les andouilles, parce que les chevaux étaient malheureux là-bas, tous dégoutés. Parce que les proprios nous mentaient. Alors j’avais décidé de le quitter, même si arrêter l’équitation, c’était m’enlever une part de moi… Je crois que je suis née passionnée d’équitation. Ce qui est sûr, c’est que c’est pas de famille !

Alors une fois dans ce centre équestre au doux nom du « Bienwlad », c’est toute timide que je me suis présentée à celui qui allait être mon futur moniteur, hé oui, quelle chance, il y a un prof français et il ne donne que des cours particuliers ! J’apprends plus tard qu’il était neuvième aux championnats du Monde, le meilleur français en fait. Wa-hou. Un centre équestre hyper propre, avec plein d’infrastructures, des islandais qui vivent en groupes, toutes les nuits au pré, montés pas plus de 2×3 quarts d’heure par jour… Et pas mal d’entre eux sont nés en Islande, libres… Le rêve…

Une fois de retour chez moi, je me suis débrouillée avec mes parents, j’ai pleuré pour qu’ils comprennent que s’ils ne m’emmenaient pas là-bas une semaine sur deux, je déprimerais, etc etc, enfin la manière classique quoi. Et ils ont eu pitié de moi. Ouf. Par après, il m’est arrivé de pas pouvoir monter pendant deux semaines, et ça m’a fait entrer dans des phases de mauvais-poilisme vraiment horribles… Mais j’allais me consoler chez les voisins qui m’ont emmené à plein de manifestations d’islandais.

Enfin. C’était le grand jour, on y était arrivé, j’avais des chatouilles au ventre. Un vendredi matin à 10h, mon prof me donne son meilleur cheval, un gris du nom de Hrimnir. J’apprends à seller à l’islandaise, à brider à l’islandaise ; en fait je réapprends beaucoup de choses, et ça déjà ça m’a fait du bien, après toutes ces années de bricolage.

Une fois sur mon fier islandais, après quelques tours au pas, j’ai pu tölter, je n’avais aucune appréhension ( pour une fois !!!), j’étais en parfaite confiance (chose jusque là rare). Très pro, le prof me dit ce qui va, ce qui va pas ; je descends de cheval, des étoiles plein les yeux, limite le filet de bave en coin de lèvres !

Bah j’avais chopé le virus quoi.

Et maintenant ? Bientôt mon dixième cours, j’ai fait des progrès fulgurants, j’adore mon prof, j’adore tous les islandais que j’ai pu monter, et j’adore le tölt ! Finies les appréhensions avant le cours. J’y vais ZEN. Comment vous décrire ça ? Je prends du plaisir avant, pendant et après le cours, quand ça va pas je re visionne les images dans ma tête, et ça me fait un bien fou.

Mais je pense que vous aimeriez bien que je vous parle de la quatrième allure ! En fait le tölt c’est ton petit cheval qui fait de petits pas LOL. Non, sérieusement, pour comprendre comment ça marche, faut d’abord avoir bien observé, et ensuite faut essayer ! En théorie je trouve ça complexe. Et les islandais ont tous un peu leur style… T’as celui qui tölte hop comme ça, et l’autre qui te fais de l’amble de cochon, l’autre qui est trotté (des termes qui était pour moi complètement mystiques…), mais en gros ça veut dire qu’il y a du boulot !

Mais ce que je préfère chez les islandais, c’est « le feu sous la glace ». Le feu pour leur allant, la glace pour leur calme. Hé oui, les deux vont ensemble chez eux ! Avec tout le reste.

Bref. Pour résumer ; les islandais, c’est mon petit bonheur, la petite lumière dans ma vie qui fait que quand j’ai envie de sauter par la fenêtre en cours de maths, je me dis « fais pas ça, t’as un cours après demain ! » Et je suis enfin motivée à apprendre l’allemand !

Et tout ce que j’espère, c’est qu’ils vont devenir le petit bonheur d’autres personnes autour de moi ; pourquoi pas vous… Ces chevaux souffrent de préjugés qu’ils ne méritent pas !

(crédits photos: Eidefaxi et Islandpferde)